DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 439

21 jun 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Qui prier pour votre guérison? – Une sainteté toute nouvelle que vous communiquerez à vos filles – Nous faire beaucoup de bien pour le développement des Oblates, la conversion des âmes, l’extension du règne de Notre-Seigneur – Les Romains ne sont pas pressés – Chaleurs.

Informations générales
  • DR08_439
  • 4106
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 439
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 417; D'A., T.D.30, n.322, pp.145-146.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CONGREGATIONS ROMAINES
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 CRAINTE
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 EVEQUE
    1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
    1 GUERISON
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 INTEMPERIES
    1 LOISIRS
    1 MALADES
    1 NOTRE-DAME DE LOURDES
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 OBLATES
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PERFECTION
    1 SAINTETE
    1 SALUT DES AMES
    1 SOUFFRANCE
    1 TOMBEAU
    1 VERTUS
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 ANNE-MARIE TAIGI, SAINTE
    2 MERMILLOD, GASPARD
    2 PIERRE, SAINT
    3 MONTE MARIO
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 21 juin [18]70.
  • 21 jun 1870
  • Rome
La lettre

On m’écrit, mon enfant, que vous êtes toujours sur votre lit. Je ne puis vous dire combien je souffre de ces tristes nouvelles. Je vois bien qu’il faut renoncer à invoquer Anna-Maria Taïgi, je vais me tourner vers Notre-Dame de Lourdes, mais auparavant je vais faire un voeu à Saint-Pierre. Il me semble que je lui suis assez dévoué pour qu’il fasse quelque chose pour moi; mais savez-vous aussi parfois ce que je me persuade: c’est que ce lit où vous aurez passé de si longs jours serait pour vous comme le tombeau de Notre-Seigneur, d’où vous allez sortir avec une sainteté toute nouvelle et pour vous et pour les autres. Vous allez donner cette perfection à toutes vos filles. Vous allez vous poser à nouveau, vivre d’une vie toute divine et porter partout l’incendie de l’amour divin.

On me dit que vous êtes impressionnable, et je ne voudrais rien vous dire qui pût trop vous émouvoir; mais pourtant ne puis-je pas vous exprimer mon désir qu’après une si longue absence, nos relations acquierrent tout ce que l’amour de Notre-Seigneur peut souhaiter de plus parfait pour nos Soeurs? Il me semble que j’ai fait quelques petits efforts pour me convertir. J’ai la conviction que je vais vous trouver bien meilleure que quand vous m’avez dit adieu. Vous avez souffert de mon absence, de votre solitude, chère Marie; il vous tarde bien un peu de me revoir. Eh bien, que mon retour vous soit une joie de fille et d’amie, mais vous soit aussi un moyen de devenir mille fois plus épouse. Nous pouvons, il me semble, nous faire tant de bien et si j’ai un ardent désir de vous en faire, je puis tant en recevoir de vous! Tout cela doit avoir un but, le développement des Oblates, la conversion des âmes, l’extension du règne de Notre-Seigneur.

Voilà pour le dehors, mais pour le dedans, que de vertus à cultiver réciproquement en nous! Il y a longtemps que vous m’avez donné le soin de votre sainteté. Vous ai-je dit que je cherche et que je ne vois personne qui, en ce moment, puisse me faire plus et autant de bien que vous? Voulez-vous avoir du zèle pour ma perfection? Je ne vous demande pas de réponse, mais quand vous pourrez écrire, vous écrirez.

J’espère que quand cette lettre vous parviendra nous serons fixés sur l’époque du départ. Hélas! les bons Romains ne sont guère pressés. Mais les évêques se rongent les poings et en même temps ils sont saisis de la parlomanie. Dieu veuille que nous sachions bientôt quelle formule sera adoptée!

Nous avons ici des chaleurs assez fortes et qui m’obligent à ne pas trop travailler. Pourtant je ne vais pas trop mal et quand le soleil aura un peu baissé, j’irai avec Mgr Mermillod faire une partie à Monte-Mario.

Adieu, bien chère enfant. Je voudrais que vous pussiez bien comprendre tout ce que j’attends de vous. Mon amitié, je le sens, devient exigeante, parce que même à travers votre silence je comprends quels trésors on peut demander à votre coeur.

Adieu, ma fille. Je voudrais que ces lignes écrites avec toute mon affection vous fissent du bien et vous donnassent grand désir de m’en faire beaucoup.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum