DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 444

25 jun 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

On demande la clôture – Que devenez-vous? – Au plus tard vers le 15 – Souffrir avec amour, patience, générosité et confiance.

Informations générales
  • DR08_444
  • 4112
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 444
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 417; D'A., T.D.30, n.325, pp.148-149.
Informations détaillées
  • 1 COLERE
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 ERREUR
    1 ESPERANCE
    1 EVEQUE
    1 FATIGUE
    1 FETE
    1 FETE DE L'ASSOMPTION
    1 GALLICANISME
    1 GENEROSITE
    1 INTEMPERIES
    1 MALADES
    1 MANQUE DE FOI
    1 MIRACLE
    1 NOTRE-DAME DE LOURDES
    1 OBLATES
    1 PATIENCE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 SAINT-ESPRIT
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 VOLONTE
    2 MANSI, GIOVANNI-DOMENICO
    2 PIERRE, SAINT
    2 SENESTREY, IGNATIUS VON
    3 NIMES
    3 RATISBONNE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 25 juin [18]70.
  • 25 jun 1870
  • Rome
La lettre

Eh bien, ma fille, où en êtes-vous? Je ne trouve que gens malades, qu’évêques furieux contre les gallicans. Je ne serais pas surpris que quelque scène n’eût lieu aujourd’hui. Bon nombre demandent la clôture de la discussion, deux séances par jour et la continuation des séances même les jours de fête(1). C’est ce qu’il y aurait de mieux. Du reste, l’évêque de Ratisbonne, membre de la députation de la foi, me disait que là encore on se sent épuisé, qu’on met trois jours à faire ce qu’auparavant on faisait en vingt-quatre heures.

Mais vous, fille chérie, que devenez-vous? Etes-vous énervée encore plus par ces chaleurs? Notre-Dame de Lourdes a-t-elle produit son effet? Quelque chose me dit que non. C’est fort mal, parce que, n’ayant pas assez de foi, je ne mérite pas le miracle. Et cependant je le désire si fort!

Mais, mon Père, cela est bel et bon, quand revenez-vous? Ma fille, je me suis trompé, quand j’ai eu peur d’être ici jusques à l’Assomption; je me suis trompé, quand j’ai parlé de la Saint-Pierre. Pourtant, je ne désespère pas de voir le tout fini ou pour l’octave, le 6, ou pour le 10. Donc, au plus tard vers le 15, je serai à Nîmes et croyez que je voudrais y être plus tôt; ma pauvre carcasse le désire presque autant que mon coeur.

26 juin.

Je ne vous parle pas de la communauté, parce que vous ne pouvez pas me répondre, mais je vous conjure de continuer à souffrir avec amour, patience, générosité et surtout confiance. J’ai eu de vos nouvelles, vous souffrez toujours. Ah! pauvre chère enfant, que de mérites à acquérir, si vous le voulez!

Adieu, ma fille, et mille fois vôtre, et à l’époque qui cette fois est l’affaire du Saint-Esprit.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Trois pétitions ayant reçu la signature de nombreux évêques furent adressées aux présidents les 23 et 24 juin pour obtenir qu'un terme soit mis à la discussion du chapitre IV. Dans l'une d'elles, en français, nous lisons : "Nous sommes à bout de forces et nos diocèses souffrent singulièrement de notre absence trop prolongée" (MANSI, 52, c. 868-869).