DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 445

27 jun 1870 Rome BAILLY_EMMANUEL aa

Les gallicans retardent la clôture – Efforts pour la hâter – Je vais faire ici mon discours – Sr Marie de Saint-Jean.

Informations générales
  • DR08_445
  • 4113
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 445
  • Orig.ms. ACR, AI 138; D'A., T.D.31, n.138, pp.139-141.
Informations détaillées
  • 1 BETISE
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CONSTITUTION CONCILIAIRE DE VATICAN I
    1 CONVERSATIONS
    1 DIMANCHE
    1 DISCOURS DE DISTRIBUTION DES PRIX
    1 ELECTION
    1 EVEQUE
    1 FETE
    1 GALLICANISME
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 MALADES
    1 MALADIES
    1 SOUMISSION DE L'ESPRIT
    1 SUPERIEURE
    1 THEOLOGIENS
    2 BALLERINI, RAFFAELE
    2 BILIO, LUIGI
    2 CAPALTI, ANNIBALE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 DARBOY, GEORGES
    2 LA TOUR D'AUVERGNE, CHARLES-AMABLE DE
    2 MERMILLOD, GASPARD
    2 MEURIN, LEO
    2 PIE IX
    2 ROBERT, PERE
    2 SENESTREY, IGNATIUS VON
    2 VAILHE, SIMEON
    3 BOMBAY
    3 BOURGES
    3 PADERBORN
    3 PARIS
    3 RATISBONNE
    3 ROME, EGLISE DU GESU
  • AU PERE EMMANUEL BAILLY
  • BAILLY_EMMANUEL aa
  • Rome, 27 juin [18]70.
  • 27 jun 1870
  • Rome
La lettre

Cher ami,

Décidément les gallicans auront le plaisir, grâce à la stupidité des présidents de nous retenir quinze jours de plus. Voici ce que j’ai appris hier soir. La députation a voté hier matin dimanche le troisième chapitre, à mon gré le plus important et qui passera au concile comme une lettre à la poste. Quant à la rédaction du quatrième chapitre, à présent peu importe. Tout, quoi que l’on dise, est dans le troisième. Enfin, il faut une rédaction. La Commission ne veut pas faire elle-même des modifications, M. l’archevêque de Paris ayant déclaré qu’il demanderait, si la députation modifiait le schéma, une nouvelle discussion. Mais quand la clôture sera demandée tous les amendements étant présentés, on choisira et l’on rédigera une formule qui sera bien celle du concile, et les gallicans n’auront rien à dire. Seulement ce sera plus long.

Ah! bien oui, ce que je vous dis là était vrai ce matin, à présent c’est autre chose. Mermillod a vu hier soir Capalti, qui pousse à ce que l’on demande deux séances par jour, même les dimanches et jours de fête. Bravo! Je cours au Gesù, chez Meurin(1), qui est prié d’autographier un postulatum dans ce sens et me soumet une nouvelle formule. Je ne suis pas théologien. Sauf une expression par où tout le gallicanisme passe, je me soumets et décampe, mais en sortant je trouve Bourges qui me ramène chez Meurin. Meurin lit sa formule, quand entre Ratisbonne. L’un et l’autre tombent dessus en détail. Meurin, avec son entêtement bien connu, défend pied à pied, quand Ballerini de la Civiltà arrive et annonce qu’une formule a été présentée au Pape, qui la fait examiner, demandant des notes. On l’a approuvée; il l’a présentée aux légats, leur demandant leurs notes. Bilio aurait voulu donner la justification de sa formule. « Ce n’est pas cela, aurait dit le Pape, la formule que je propose est-elle bonne? » -On aurait répondu oui.- Le Pape l’aurait fait examiner de nouveau, mais commencerait à pousser les présidents dans ce sens.

Ratisbonne a repris: « Cela est bel et bien, mais hier la députation a décidé que, pour éviter une discussion nouvelle que réclamait Paris, il était indispensable d’en revenir à la première formule du schéma. La députation acceptera les amendements qui s’y rapporteront et ne consentira pas à des rédactions nouvelles ». Cela revenait au dire de Ballerini. On supprime le Fide tenendum et quelques expressions introduites sous l’impulsion du P. Robert de Paderborn. Nous allons avoir chez Bourges une réunion pour voir ce qu’il y a à faire, soit pour des amendements à ajouter, soit pour la demande de la clôture, mais je ne pourrai vous le dire ce soir.

J’ai la tête rompue, vous vous en apercevrez à mon écriture. Je vais faire ici mon discours, mais le prononcerai-je? On nous menace de ne finir qu’à Saint-Pierre-aux-liens(2), peut-être plus tôt. Les évêques tombent comme des mouches. Il en part assez. Enfin, à la grâce de Dieu!

Pour vous seul maintenant. Persuadez, comme de vous-même, à la supérieure que puisque sa maladie se prolonge, elle mette Soeur Marie de Saint-Jean à la tête de la maison. Elle dira que peut-être je ne le veux pas. Répondez que vous le prenez sur vous et que, s’il [le] faut, vous allez consulter par le télégraphe. Si elle veut le télégraphe, télégraphiez-moi. Ayez la charité de prendre tout sur vous.

Adieu. Il fait aujourd’hui moins chaud.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Leo Meurin S.J., vicaire apostolique de Bombay voir VAILHE, *Vie* II, p.525 et pour son rôle et celui du P. d'Alzon pendant la durée de la discussion du chapitre IV, pp. 554-564.
2. C'est-à-dire le 1er août.