DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 488

10 aug 1870 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Prophéties – Ici les protestants sont prussiens – Pernet – Les petits crevés et les poltrons – Fr. Joseph.

Informations générales
  • DR08_488
  • 4159
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 488
  • Orig.ms. ACR, AG 277; D'A., T.D.27, n.272, pp.224-225.
Informations détaillées
  • 1 ALLEMANDS
    1 ARMEE
    1 ASSISTANCE A LA MESSE
    1 AUMONE
    1 EGLISE
    1 ELECTION
    1 ENERGIE
    1 FONCTIONNAIRES
    1 GUERRE
    1 JEUNE CORPOREL
    1 MALADIES
    1 MEDISANCE
    1 MINISTRES PROTESTANTS
    1 MORT
    1 PEUR
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 REPUBLIQUE
    1 REVOLUTION
    1 TIEDEUR
    1 VEPRES
    2 AMELIN, JOSEPH
    2 MAUBON, JOSEPH
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 NAPOLEON III
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    3 ALSACE
    3 FRANCE
    3 LORRAINE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PRUSSE
    3 VAUNAGE, LA
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 10 août 1870.
  • 10 aug 1870
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Vous figurez-vous, cher ami, l’horrible jugement téméraire que j’ai fait sur votre compte? C’est que la peur vous avait fait perdre très légèrement la cervelle(1). C’est affreux, mais il est ainsi. Un prophète, qui jeûne plusieurs fois par semaine, qui récite trois fois la messe et trois fois vêpres le dimanche, qui devine les sources et ne prend aucun gain pour cela, qui fait beaucoup d’aumônes avec une petite fortune acquise par son travail, qui avait annoncé la guerre pour la fin de juillet avant le plébiscite, qui annonce huit jours avant trois échecs que nous subirions, annonce:

1° Que le Pape sautera – c’est son mot;

2° Que l’empereur décampera;

3° Que la République assez douce arrivera;

4° Qu’alors la France triomphera; après quoi, une époque glorieuse pour l’Eglise.

Il a deux fils, il annonce qu’ils mourront tous les deux avant la fin de l’année et qu’il donnera sa petite fortune aux pauvres.

Ici les protestants sont prussiens autant que possible. La Vauxnage est résolue à refuser ses soldats. Une femme de pasteur disait au préfet que l’on devrait comprendre les droits de la Prusse sur l’Alsace et la Lorraine allemande.

Je félicite le P. Pernet d’avoir une maison où se réfugier, mais vous n’en serez pas là. Nous sommes pleins d’ardeur, et j’espère que Dieu ayant débarrassé la terre des petits crevés, nous aurons une ère glorieuse. Mais le nombre des poltrons est grand dans Nîmes.

His dictis, je vous souhaite le bonjour. Frère Joseph est admirablement arrivé. Je ne puis me débarrasser d’un mal tout contraire au sien.

Mille millions de fois bonjour. Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Ce "jugement téméraire", le P. d'Alzon le répètera à Mère M.- Eugénie (*Lettre* 4161) en précisant "pendant trois jours". D'une lettre du P. Bailly du 18 août, nous croyons pouvoir déduire que le P. d'Alzon et le P. Picard, alors à Nîmes, ont cru que le P. Bailly exagérait quand, dans ses lettres, il parlait de l'agitation populaire à Paris.