DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 504

15 sep 1870 Nîmes GIRY_MADAME

Aucune peur pour Maurice – Une nouvelle société à bâtir sur une couche de saints – Emmanuel et Jean.

Informations générales
  • DR08_504
  • 4179
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 504
  • Orig.ms. ACR, AM 211; D'A., T.D.37, n.12, pp.189-190.
Informations détaillées
  • 1 ARMEE
    1 ARMEE PONTIFICALE
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 ESPERANCE
    1 ETATS PONTIFICAUX
    1 GLORIFICATION DE JESUS-CHRIST
    1 GUERRE
    1 MARIAGE
    1 MIRACLE
    1 PEUPLE DE DIEU
    1 PEUR
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 SAINTS
    1 VIE DE PRIERE
    2 CHARETTE, ATHANASE DE
    2 GIRY, MAURICE DE
    2 PIE IX
    2 PONZA DI SAN MARTINO, COMTE
    2 PUYSEGUR, JEAN DE
    2 ROUSSY, EMMANUEL DE
    2 ROUSSY, MADAME EMMANUEL DE
    2 VICTOR-EMMANUEL II
    3 FRANCE
    3 ITALIE
    3 PIEMONT
    3 ROME
    3 ROME, PORTA PIA
  • A MADAME LOUIS DE GIRY
  • GIRY_MADAME
  • Nîmes, le 15 septembre 1870.
  • 15 sep 1870
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma chère cousine,

Je vous avoue que je n’ai aucune peur pour Maurice, s’il ne suit pas les conseils absurdes de M. de Charette et s’il obéit aux ordres très positifs du Pape(1). A cet égard, je suis bien sûr que Pie IX ne voudra pas compromettre sa petite armée, en face des troupes si supérieures de l’Italie. Nous assistons à des miracles fort humiliants pour nous, mais fort utiles pour la sanctification des chrétiens. Nous avons une nouvelle société à faire, et les premières assises sont composées d’une couche de saints. Nous n’avons rien de mieux à faire qu’à nous convertir tout de bon, et à prier Dieu qu’il nous rende les instruments de la conversion de tout ce qui nous entoure. Je suis convaincu que si Dieu ne veut pas abandonner la France, elle entrera dans l’ère des grandes choses. Mais il faut des hommes désireux de procurer la gloire de Notre-Seigneur.

Je savais Emmanuel(2) sur le point de se marier, mais je ne savais pas que ce fût fait. J’en suis bien heureux pour lui. Il paraît qu’il a tout très loyalement dit à sa belle-mère, qui lui a promis de répondre avec de l’encre si on lui écrivait. Jean a passé avec sa compagnie, avant-hier soir; j’ai causé avec lui une demi-heure. Ce pauvre enfant m’a fait plaisir. Il est capitaine de son canton. Cela lui fait une position très sortable. Il m’a été facile de voir qu’il était aimé de tout son monde. Priez pour lui.

Adieu, chère cousine. Prions et espérons en nous convertissant.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le 10 septembre, le comte Ponza di San Martino est venu à Rome, porteur d'une lettre de Victor-Emmanuel pour le pape. Le roi faisait savoir à Pie IX qu'il ne lui était plus possible de résister aux aspirations nationales et qu'il avait résolu de prendre possession de ce qui restait des territoires pontificaux. Le comte Ponza avait d'ailleurs déjà reçu le titre de *Commissaire général des Etats Romains*. D'ordre de Pie IX les troupes pontificales avaient laissé envahir la province sans combat mais, voulant montrer qu'il ne cédait qu'à la force, le pape fit mettre Rome en état de défense. Les Piémontais attaquèrent le 20 septembre à 8 h. du matin et le pape capitula aussitôt. Trop tard cependant pour Maurice de Giry qui fut tué à la Porta Pia par l'artillerie piémontaise dans les premiers instants de l'attaque.
2. Emmanuel de Roussy, cousin et filleul du P. d'Alzon.