DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 509

24 sep 1870 Nîmes GALABERT Victorin aa

Entre les Prussiens et les révolutionnaires – Sedan, Metz, Paris – Questions diverses.

Informations générales
  • DR08_509
  • 4185
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 509
  • Orig.ms. ACR, AJ 222; D'A., T.D.32, n.222, pp.198-199.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 ACTION DE DIEU
    1 AMITIE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 CORRUPTION
    1 EFFORT
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 ETATS PONTIFICAUX
    1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
    1 GUERRE
    1 LACHETE
    1 MAUX PRESENTS
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 OBLATES
    1 PATIENCE
    1 PETIT OFFICE DE LA SAINTE VIERGE
    1 POLITIQUE
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 REVOLUTIONNAIRES ADVERSAIRES
    1 TONSURE
    1 VETURE RELIGIEUSE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 COURTOIS, ALBERT DE
    2 CUSSE, LEON
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 GALLOIS, AUGUSTIN
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 MARACHLIEV, JOSEPH
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 POPOV, RAPHAEL
    2 SARRAN, VALERIE
    3 ANDRINOPLE
    3 FRANCE
    3 METZ
    3 PARIS
    3 PRUSSE
    3 ROME
    3 SEDAN
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 24 sept[embre] 1870.
  • 24 sep 1870
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

Depuis votre départ(1), nous avons passé par toutes les péripéties. En ce moment, nul ne peut dire ce que deviendra la France entre les Prussiens et les révolutionnaires. Humainement parlant, la Prusse doit nous écraser; mais Dieu peut nous venir en aide. Mais pourquoi nous aiderait-il? Personne ne se convertit. La révolution hurle, on la laisse faire. Que voulez-vous? Ce sera toujours ainsi. Les Pères Emmanuel, Alexis, Augustin sont de retour de Sedan, dont ils ont vu la honteuse capitulation. Les Pères Vincent de Paul et Pernet sont bloqués à Metz; j’ai eu indirectement de leurs nouvelles, il y a huit ou dix jours, par l’Internationale. Le P. Picard est à Paris, assiégé. Paris se défendra-t-il? Peut-être. Mais je crois qu’il sera écrasé, et franchement je ne le regretterai pas trop. Malgré tout ce qu’entraînerait une si horrible catastrophe, de quel foyer de corruption Paris n’est-il pas le centre? Puis, voilà Rome perdue pour un temps(2). D’où cette abomination est-elle partie, sinon de Paris?

Je crois imprudent d’acheter en ce moment(3). Ici tout le monde est ruiné; il faudra un effort suprême pour se relever. Aussi je vous engage à patienter. Quant aux Frères convers, donnez-leur l’habit, mais faites-leur réciter les rosaires indiqués pour les convers(4). J’approuve vos arrangements pour Soeur Valérie. Offrez mes hommages à Mgr Raphaël. Quant à Courtois, engagez-le à ne pas bouger; c’est le meilleur qu’il fasse le mort(5). La tourmente peut être fort courte. Ici nous aurons une rentrée assez pénible, mais nous ne nous décourageons pas.

Adieu, mon cher ami. Mille fois à vous du fond du coeur. Mes tendresses au P. Athanase. Francesco et Yvan vont recevoir ce matin la tonsure. Mille fois vôtre en N.-S.E.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. Galabert est arrivé à Andrinople le 1er septembre.
2. Voir *Lettre* 4179 n.
3. Le P. Galabert souhaitait pouvoir acheter un terrain où l'on bâtirait pour les Soeurs une maison appartenant à la Mission. Il y faudrait 5 à 6 000 francs.
4. Il s'agit du Fr. Léon Cusse (1828-1883) et d'un jeune Bulgare le Fr. Joseph Marachliski (1853-1939) dont les registres signalent la vêture au 25 décembre 1870 et que par la suite les listes de religieux connaîtront sous le nom de Marachliev. La vêture du Fr. Léon n'a pas été enregistrée mais notre lettre permet de la fixer au même jour.
Galabert avait écrit : "Comme vous m'y avez déjà autorisé pour les autres frères de la Mission (v. *Lettre* 2978, n.3) je leur ai donné à réciter le Petit Office de la Sainte Vierge" (7 septembre).
5. Qu'il attende que la situation politique se soit clarifiée pour juger de l'attitude à adopter vis-à-vis du gouvernement.