DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 513

5 oct 1870 Nîmes GALABERT Victorin aa

Paris est cerné – Nouvelles des religieux – Elections pour la Constituante – Lyon – Notre maison de Nîmes – Que nos novices sont faibles! – Votre catéchisme – L’étude du bulgare – La supérieure est souffrante – Sr Colombe – Maurice de Giry.

Informations générales
  • DR08_513
  • 4190
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 513
  • Orig.ms.ACR, AJ 223; D'A., T.D.32, n.223, pp.199-200.
Informations détaillées
  • 1 ALLEMANDS
    1 ARMEE
    1 BULGARES
    1 CATECHISME
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONSTITUTION
    1 COUVENT
    1 ELECTION
    1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
    1 FAMILLE
    1 FOI
    1 GOUVERNEMENT
    1 GRAVITE
    1 GUERRE
    1 HUMILITE
    1 LANGUE
    1 MALADES
    1 MARTYRS
    1 MAUX PRESENTS
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 PENSIONNAIRES
    1 PRESSE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RUSSES
    1 SANTE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BALMELLE, COLOMBE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 GERMER-DURAND, JEAN
    2 GIRY, MADAME LOUIS DE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIEYRE, ADOLPHE
    3 FRANCE
    3 LYON
    3 METZ
    3 PARIS
    3 PHILIPPOPOLI
    3 PRUSSE
    3 ROME
    3 SAINTE-FOY-LES-LYON
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 5 oct[obre 18]70.
  • 5 oct 1870
  • Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

Je vous ai déjà écrit, mais ma lettre ne vous est pas encore arrivée. Vous avez bien raison de vous préoccuper de la situation en France; elle devient de plus en plus grave. Bientôt vous n’aurez plus les journaux. Paris est cerné, les nouvelles n’en sortent plus qu’en ballon. Le P. Picard allait bien le 27 septembre; quant au P. Pernet et au P. Vincent de Paul, nous n’en savons plus rien depuis votre départ. Jean Durand a pu écrire de Metz par ballon à ses parents deux lignes, il va bien. Les élections pour la Constituante se feront le 16 octobre; cela me semble absurde, mais je crois les membres de la Défense nationale un peu poussés à bout de chemin(1).

Lyon, vous le savez, a eu quelques très mauvais jours pour les couvents. On a respecté les Dames de l’Assomption, mais elles seront obligées de quitter Sainte-Foy, si les Prussiens viennent à Lyon, comme on le dit. Que vous dirai-je de notre maison de Nîmes? Nous rentrons avec 146 à 150 élèves, mais peu de pensionnaires; cela viendra, si nos affaires s’arrangent. Les novices capables de faire leur philosophie sont ici, mais qu’ils sont faibles! C’est un noyau bien peu formé encore. Ce que vous faites pour le catéchisme est précieux. Il s’agit qu’il soit bien fait. Quant à Philippopoli, ne vous en tracassez pas; quand le Fr. Pierre sera en état de vous aller rejoindre, nous verrons ce que nous aurons à faire. Vous faites à merveille de faire apprendre le bulgare; c’est un excellent entraînement pour le russe. La supérieure est ici, assez souffrante; pourtant il me semble qu’elle va un peu mieux. Que vous dire de Soeur Colombe? La meilleure méthode est de la maintenir dans beaucoup d’humilité et de n’avoir pas l’air de faire une grande attention à ce qu’elle dit, et toutefois de la fortifier dans les grands principes de la foi. Maurice de Giry, le jour de l’attaque de Rome, y a été tué raide par une pierre; c’est un vrai martyr.

Notes et post-scriptum
1. Fixé d'abord au 6 octobre, le scrutin fut reporté au 16 du même mois, puis, par un décret du 11, définitivement renvoyé au moment où les élections générales pourraient se faire sur toute l'étendue de la république (PIEYRE, *Histoire de la ville de Nîmes*, t.3, p.78).