DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 519

27 oct 1870 Le Vigan BAILLY_EMMANUEL aa

Pas d’armée sans chef – Dans une congrégation il faut une aristocratie directrice pour que la pensée-mère ne meure pas avec le chef – Varia – Le soin des blessés.

Informations générales
  • DR08_519
  • 4197
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 519
  • Orig.ms. ACR, AI 157; D'A., T.D.31, n.157, p.157.
Informations détaillées
  • 1 ARISTOCRATIE DE L'ASSOMPTION
    1 ARMEE
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 EXERCICES RELIGIEUX
    1 INFIRMIER
    1 MALADES
    1 MEDECIN
    1 MENEURS
    1 NATION
    1 OBLATES
    1 PATRIE
    1 PATRONAGES
    1 POSTULANTS ASSOMPTIONNISTES
    1 SUPERIEUR GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 TOUSSAINT
    1 VIE RELIGIEUSE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 COMBAL, PAUL-MATTHIEU
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    3 FRANCE
    3 LAMALOU-LES-BAINS
  • AU PERE EMMANUEL BAILLY
  • BAILLY_EMMANUEL aa
  • Le Vigan, 27 oct[obre 18]70.
  • 27 oct 1870
  • Le Vigan
La lettre

Mon cher ami,

On vient faire tous les jours l’exercice sous nos marronniers, et j’admire tout ce qu’il faut de mouvements de bras, de jambes, de commandements manqués ou réussis pour faire des soldats, lesquels ne seront après tout que de pacifiques gardes nationaux. Pauvre patrie gardée par ces gens-là! Pauvre nation avec aut[ant] de gardes! Eh bien, dans la vie religieuse, c’est la même chose. Que de répétitions des mêmes exercices, avant d’être ce que Dieu veut de nous! Sans compter ceux que nous ne faisons pas. Mais quand toute la France ne serait qu’une grande garde nationale ou même une vaillante armée, de quoi serait-elle capable sans un chef? Il faut donc que tous les membres de la Congrégation travaillent à divers degrés, depuis le postulant jusqu’au supérieur général. Seulement au lieu d’un chef unique, il faut une sorte d’aristocratie, afin que la pensée-mère ne meure pas avec le chef. Il faut, si je puis dire, un conseil de guerre perpétuel, sinon réuni en permanence, au moins groupé souvent et échangeant ses vues par correspondance, le plus souvent possible.

Mais je suis dérangé, je reviendrai là-dessus.

Je reçois votre lettre d’hier. Voyez Combal(1) avant ou après la Toussaint. Lamalou nous sera très utile à tous les deux. Quant aux blessés, j’avais moi aussi pensé au patronage(2). Je vais vous expédier au plus tôt trois religieuses d’ici. La supérieure choisira, ou dans les anciennes ou dans les nouvelles, celles qui pourront aider. Je crois n’en envoyer qu’une capable d’être infirmière, les deux autres remplaceraient les deux Soeurs du dortoir que l’on [re-]mettrait aux blessés.

Adieu et tout vôtre. A lundi matin.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Pour les tremblements nerveux dont il souffre (sa lettre du 26 octobre)
2. Le P. Emmanuel suggère de mettre les blessés fiévreux au patronage pour écarter des élèves le danger de contagion qui effraie les parents.