DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 524

3 nov 1870 Nîmes BAUDON Adolphe

Nouvelles des religieux – Les conférences de Nîmes, d’Alais et du Vigan – Prières.

Informations générales
  • DR08_524
  • 4204
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 524
  • Orig.ms. ACR, AP 155; D'A., T.D.40, n.1, pp.287-288.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
    1 ADORATION NOCTURNE
    1 ALLEMANDS
    1 ARMEE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMMUNE
    1 FORTUNE
    1 GOUVERNEMENT
    1 LIBERTE
    1 MALADES
    1 OUVRIER
    1 PAUVRE
    1 POLITIQUE
    1 PREDICATION
    1 PRISONNIER
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 EVERLANGE, HENRI D'
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GALLOIS, AUGUSTIN
    2 MAC-MAHON, PATRICE DE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 TAILHAND, ADRIEN-ALBERT
    2 TROCHU, LOUIS
    3 ALES
    3 BELGIQUE
    3 MARSEILLE
    3 MAYENCE
    3 METZ
    3 MIDI
    3 NIMES
    3 NIMES, CATHEDRALE
    3 NIMES, EGLISE SAINT-BAUDILE
    3 NIMES, EGLISE SAINT-CHARLES
    3 NIMES, EGLISE SAINT-FRANCOIS DE SALES
    3 NIMES, EGLISE SAINT-PAUL
    3 NIMES, EGLISE SAINTE-PERPETUE
    3 NORD
    3 PARIS
    3 PERPIGNAN
    3 PRUSSE
    3 SEDAN
    3 UZES
    3 VERSAILLES
    3 VIGAN, LE
  • A MONSIEUR ADOLPHE BAUDON
  • BAUDON Adolphe
  • Nîmes, 3 nov[embre] 1870.
  • 3 nov 1870
  • Nîmes
La lettre

Monsieur et ami(1),

Si j’ai retardé de quelques jours à répondre à votre lettre du 12, c’est que je voulais vous donner quelques renseignements positifs. Malheureusement, depuis deux mois et demi, je ne sais rien du P. V[incent] de P[aul] Bailly, ni du P. Pernet, enfermés tous les deux à Metz. Les trois religieux qui ont suivi l’armée de Mac-Mahon ont soigné, pendant quelques jours, les blessés de Sedan, et puis sont revenus. L’un d’eux a dû, pendant douze heures, être fusillé par les Prussiens; enfin il eut sa grâce, attendu qu’il n’avait rien fait de mal(2). Le P. Picard est à Paris, sortant quand on sort. Dernièrement, il a été fait prisonnier pendant vingt-quatre heures et conduit à Versailles, d’où on lui a rendu sa liberté: il en a profité pour rentrer à Paris(3).

Pendant que vous pensiez aux Conférences de Nîmes, j’en étais préoccupé et j’avais déjà groupé quelques-uns des anciens membres. Il faut dire que Saint-Charles n’a pas cessé de distribuer des secours, mais m’a paru s’éloigner un peu de l’esprit des Conférences. Saint-Baudile s’est reformé depuis quelque temps, ainsi que Saint- Paul. Sainte-Perpétue tient ses réunions à l’Assomption, en dehors des Conférences du collège. Grâce à un peu de sollicitations, à la cathédrale, où l’on était mort depuis de longues années, on s’est réveillé au nombre de 25. Enfin, une nouvelle paroisse, Saint-François de Sales, se formera demain en Conférence au nombre de 24: 12 ouvriers de la paroisse, 10 à 12 personnes aisées du dehors.

A Alais, les choses sont assoupies, mais on m’a promis de se réveiller. Au Vigan, une Conférence est en formation. Je n’ai pas de renseignement sur Uzès. Je tâche de prêcher sur tous les tons que, par le temps qui court, ce sont les hommes aisés surtout qui doivent distribuer eux-mêmes les secours aux pauvres.

M. Tailhand, président à la Cour d’appel, de retour de ses vacances, m’a promis hier de conserver pendant quelque temps la présidence du Conseil particulier des Conférences de Nîmes. Si jamais il se retire, je vous proposerai M. d’Everlange, avoué à la Cour, homme très chrétien, très catholique, très pratiquant et très solide.

Je ne puis vous dire, Monsieur, la joie que m’a causée votre lettre. Je vous croyais en Belgique. Depuis quelque temps, je voulais vous parler de nos Conférences; je suis tout heureux que vous m’ayez prévenu. On prie ici, mais moins bien que dans le Nord. Toutefois, nous avons des adorations nocturnes assez ferventes; autrement on songe plus à l’exercice qu’aux visites du Saint-Sacrement. On attend ce soir les délégués de la Ligue du Midi; on se dispose à les recevoir à coups de fusil. Mais où allons-nous?

Veuillez croire, Monsieur, à mon plus respectueux dévouement en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Des dépêches qu'on ne publiera pas annoncent la République rouge(4) proclamée à Marseille et [à] Perpignan.1. Adolphe Baudon (1819-1886), président national des Conférences de Saint-Vincent de Paul.
2. Voir *Lettre* 4175, n.3.
3. Nous ne trouvons pas cet épisode dans les lettres de Picard dont aucune n'est conservée entre le 14 octobre et le 7 novembre. Mais d'après une lettre de Vincent de Paul, écrite de Mayence à Galabert le 25 novembre, l'aventure est à situer le 21 octobre.
4. Après la nouvelle de la capitulation de Metz (27 octobre), il y eut de ces essais d'instauration de la "République rouge" en différents endroits dans le Midi. - "Paris, écrit le P. Picard le 7 novembre, a vaincu les rouges dans la nuit du 31 au 1er, confirmé les pouvoirs de Trochu jeudi [3 novembre], nommé des maires d'arrondissement, 80 officiers municipaux pour la ville, qui refuse la Commune."