DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 534

5 dec 1870 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Des nouvelles du P. Picard, de vos filles, du P. Vincent de Paul – Sr M.-Caroline – La guerre – Bien des choses se simplifient en moi – Notre amitié.

Informations générales
  • DR08_534
  • 4214
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 534
  • Orig.ms. ACR, AD 1576; D'A., T.D.24, n.1083, pp.129-130.
Informations détaillées
  • 1 AMBULANCE
    1 AMITIE
    1 ARMEE
    1 ASSOMPTION
    1 COUVENT D'AUTEUIL
    1 ETERNITE
    1 GOUVERNEMENT
    1 GUERRE
    1 INTEMPERIES
    1 MALADIES
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SIMPLICITE
    1 VOYAGES
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 FERRET, JULES
    2 PATY, MARIE-CAROLINE DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 NICE
    3 NIMES
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 5 décembre 1870.
  • 5 dec 1870
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

D’abord, que je vous dise que j’ai des nouvelles du P. Picard? et, par lui, de vos filles, à la date du 29; ils allaient bien, sauf un rhume du P. Picard qui l’a forcé à l’inaction(1). [Le] P. Vincent et [le] Fr. Jules le remplaçaient aux ambulances. J’ai aussi des nouvelles du P. Vincent de Paul. Pourquoi n’a-t-on pas des millions à dépenser? Si vos filles veulent copier ces lettres, je vous les enverrai. Je cherche une combinaison pour Soeur M.-Caroline. La mettre au milieu de tant de jeunes Soeurs serait-ce prudent? Autrement, si elle peut supporter le voyage, après que les jours froids seront passés, peut-être serait-ce une bonne chose de la faire venir(2). Qui mettriez-vous pour la remplacer?

Les nouvelles sont un peu moins bonnes pour la guerre, mais aussi que sont des gouvernements qui n’osent pas invoquer le nom de Dieu? Heureusement les chefs militaires l’invoquent.

Je suis bien heureux, ma fille, de vous avoir fait du bien. A mesure que je me rapproche de mon éternité, je sens bien des choses se simplifier en moi, et, dans mon coeur, l’amitié prendre une forme plus ferme et plus calme dans le désir de la rendre plus éternelle, si je puis dire ainsi. Je crois qu’il faut beaucoup prier ces jours-ci. Avant une dizaine de jours, Dieu aura prononcé quelque grande sentence(3). Qu’il veuille bien nous la rendre favorable.

Adieu, ma fille. Veuillez croire qu’il me tarde bien de vous revoir et de causer avec vous de ce qui nous reste à faire de notre oeuvre commune.

Mille fois tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mais cette nuit-là, rompant un mois de silence, le canon a grondé de minuit et demi à 9 h. du matin. Le siège commence.
2. Mère M.-Eugénie a écrit qu'elle ramènerait volontiers Sr Marie-Caroline de Nice à Nîmes pour y mourir. Le P. d'Alzon redoute le danger de contagion.
3. "D'ici à dix jours se seront produits les plus graves événements du siège", a écrit le P. Picard.