DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 538

• DR08_538
• 4218
• DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 538
• Orig.ms. ACR, AG 280; D'A., T.D.27, n.275, pp.228-229.

• 1 ALLEMANDS
  1 CATHOLIQUE
  1 CHATIMENT
  1 CONCILE DU VATICAN
  1 ENERGIE
  1 ESPERANCE
  1 FOI
  1 GOUVERNEMENT
  1 MALADES
  1 MISERICORDE DE DIEU
  1 PAIX
  1 PATRONAGES
  1 POLITIQUE
  1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
  1 REVOLUTION ADVERSAIRE
  1 TERRORISTES
  1 UNIVERSITES D'ETAT
  1 VETEMENT
  2 BAILLY, BERNARD
  2 BAILLY, EMMANUEL
  2 CHEVREAU, HENRI
  2 DUPANLOUP, FELIX
  2 GRANDERATH, THEODORE
  2 LAGRANGE, FRANCOIS
  2 MERMILLOD, GASPARD
  2 NAPOLEON III
  2 PERNET, ETIENNE
  2 PIE IX
  2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
  3 BORDEAUX
  3 COULMIERS
  3 LYON
  3 MARSEILLE
  3 ORLEANS
  3 PARIS
  3 PIEMONT
  3 PRUSSE
  3 ROME
  3 TOULOUSE
• AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
• BAILLY_VINCENT de Paul aa
• Nîmes, 26 déc[embre 18]70.
• 26 dec 1870
• Nîmes

Mon cher ami,

Le P. Emmanuel devait arriver d’un moment à l’autre. Voilà pourquoi vos lettres ne lui ont pas été envoyées, mais il en a reçu depuis des paquets, ainsi que de votre frère Bernard, qui va bien et qui est convaincu qu’il finira par se débarrasser de tout ce qui l’entoure. Il écrivait encore, il y a peu [de temps], des choses pleines d’espérance. Du reste, cette espérance semble n’être pas vaine. Remarquez ceci. Les Prussiens sont un immense bénéfice pour vous. Dans une lettre dictée par M. Chevreau, ex-ministre de l’Intérieur, le plan impérial était, après la paix, de livrer la France à la démagogie, pour faire sentir les bienfaits de l’empire et faire rappeler Napoléon et tutti quanti comme des libérateurs. Dieu déjoue ces desseins. A Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon, Paris, la révolution se relève et s’affaisse aussitôt. Ah! si Dieu voulait nous donner des hommes énergiques dans la foi, des hommes préoccupés des générations futures!

En attendant, l’Université est en train de se ruiner. Pourquoi ne se ruine-t-elle pas tout à fait? Enfin, ce que je vous destine est parti, 2.250 francs. Sur cela, il faudra envoyer quelque chose à diverses personnes, mais je vous éviterai cette peine pour plus tard. On vous prépare un ballot de 500 à 600 francs en gilets de flanelle. Pourvu que Mgr Mermillod ne l’arrête pas au passage!

Le patronage contient 32 blessés. Ici ils regorgent; mais ce qui est curieux, c’est que l’Internationale, toute ou presque toute protestante, qui a énormément d’argent, a été obligée de finir par s’adresser aux catholiques, en sorte que nous faisons moins de bruit et plus de besogne. Voilà ce qui apparaît comme le nez au milieu du visage.

Je vais vous envoyer le mandement de mon évêque. Vous savez qu’à la seconde reprise d’Orléans, le Dupanloup a été indignement traité. Tant pis pour lui! Pourquoi, tandis que presque tous les autres ont envoyé leur adhésion, ne l’envoie-t-il pas? Dieu le châtie, c’est une très grande miséricorde(1). Puisse-t-il en profiter!

Sur ce, je vous souhaite à vous et à Pernet la plus sainte des années, et ainsi de suite, tant que le bon Dieu vous laissera ici-bas. J’ai une immense compassion de vous, car avant-hier le froid m’a donné une indigestion. Que doit-ce être à Mayence?

Totus vobis in Christo.