- DR09_017
- 4244
- DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 17
- Orig.ms. ACR, AL 16; D'A., T.D.34, n.15, pp.148-149.
- 1 ANARCHISTES
1 CONSERVATEURS
1 ELECTION
1 FONCTIONNAIRES
1 GOUVERNEMENT
1 MALADIES MENTALES
1 MONARCHIE
1 PARLEMENT
1 PARTI
1 PARTI CATHOLIQUE
1 POLITIQUE
1 QUATRIEME VOEU DES ASSOMPTIONNISTES
2 BENOIT D'AZY, DENIS-EMMANUEL
2 BENOIT D'AZY, PAUL
2 BLANCHARD, ADOLPHE
2 BRISSAC, HENRI DE
2 BURTON
2 CABRIERES, ANATOLE DE
2 CHESNELONG, PIERRE-CHARLES
2 FLOUEST, EDOUARD
2 LARCY, ROGER DE
2 PIEYRE, ADOLPHE
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
2 SAGNIER
2 SIMON, JULES
2 TAILHAND, ADRIEN-ALBERT
2 THIERS, ADOLPHE
2 VALAT, LOUIS
3 ALES
3 BAYONNE
3 FRANCE
3 GARD, DEPARTEMENT
3 PARIS
3 PHALSBOURG
3 TAMARIS-LA-ROYALE - A MONSIEUR NUMA BARAGNON
- BARAGNON_NUMA
- Nîmes, le 21 février 1871.
- 21 feb 1871
- Nîmes
- Evêché|de Nîmes
Mon cher ami,
Les détails que vous me donnez sont pleins d’intérêt. Permettez-moi de vous recommander toujours Louis Valat. Je sais que l’abbé de Cabrières pousse à Flouest mais Flouest est-il possible à Nîmes après l’affaire Sagnier? Quant à moi, savez-vous de qui je me préoccupe? De vous! Si Larcy reste quelque temps à son ministère, vous pouvez devenir secrétaire général sans la moindre difficulté et même sous-secrétaire d’Etat(1). Vous avez votre chemin tout fait. Mais vous avez une autre ligne à suivre. Puisque la place de chef du parti catholique n’est pas occupée, pourquoi ne vous la réserveriez-vous pas? Voyez la considération que, malgré son impérialisme(2), avait conquise Chesnelong de Bayonne! Je crois qu’en procédant avec prudence vous pouvez tailler de rudes croupières à Jules Simon(3), et si vous les découpez, comme je vous en crois capable, vous ferez la conquête de tout le parti conservateur, sans vous prononcer en public sur la branche aînée ou la branche cadette. Vous ne faites pas opposition, vous n’attaquez qu’un homme, et non le gouvernement, au nom de la France chrétienne.
Irez-vous donc vous jeter dans la gueule des rouges Parisiens en allant à Paris? Voilà ce qui me passe. Aller à Paris pour s’y faire envahir et chasser, quand on peut mettre Paris en pénitence au profit des départements, c’est pour moi le comble de la démence.
Monseigneur voudrait que la Chambre ne se hâtât pas de se dissoudre(4), qu’elle se donnât tous les pouvoirs et qu’elle vécût au moins deux ou trois ans. Monseigneur propose Tailhand, commandant de Phalsbourg, pour remplacer Thiers, et Burton, chef des mines de Tamaris plutôt que Benoist fils. Le premier a des chances, le second n’en a pas, ni Benoist fils non plus. On verra(5).
Adieu cher ami. Mille et mille fois vôtre.
E.D'ALZON.2. Son bonapartisme. - Pierre-Charles Chesnelong (1820-1899) ne s'était pas présenté aux élections du 8 février pour n'avoir pas à voter la déchéance de l'Empire mais il fut élu en janvier 1872 à la faveur d'une élection partielle. Il sera l'un des auteurs de la loi d'enseignement supérieur de 1875.
3. Jules Simon conservait le portefeuille de l'Instruction publique et des Cultes dans le nouveau gouvernement.
4. L'Assemblée élue le 8 février avait pour mandat de se prononcer sur la continuation de la guerre ou la conclusion de la paix. L'armistice du 28 janvier avait été signé dans ce but et, dès le 29, un décret avait convoqué les électeurs pour le 8 février.
5. Adolphe Thiers et le comte Denis-Emmanuel Benoist d'Azy, élus dans le Gard en février avaient opté pour d'autres départements où ils avaient également été élus. Il fallait les remplacer, ce qui eut lieu le 2 juillet mais les candidats de Mgr Plantier ne seront pas ceux du Comité légitimiste qui choisit Adolphe Blanchard et Henri de Brissac. Ces derniers furent d'ailleurs battus (PIEYRE, *op.cit.*, pp.120-121). - Denis Benoist d'Azy (1796-1880) présida en qualité de doyen d'âge la première réunion de l'Assemblée et en fut élu vice-président. Il était le fondateur des usines métallurgiques d'Alès. Son fils Paul (1824-1898) fut inspecteur des ambulances en 1870. Il fut écarté de la liste conservatrice du Gard en juillet parce que suspect de libéralisme.
6. La décision de créer la "Ligue pour la défense de l'Eglise catholique" ne fut prise qu'un mois plus tard (v. *Lettre* 4253, n.1). Il y avait longtemps cependant que le P. d'Alzon nourrissait le projet de créer une association de ce type et même d'engager par un quatrième voeu ses religieux à la défense de l'Eglise contre la Révolution (voir plusieurs lettres entre les *Lettres* 3864 et 3873). Il devait certainement en avoir été question dans les conversations avec N. Baragnon, car nous supposons que c'est bien de cette Ligue en projet qu'il s'agit ici.