DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 14

15 feb 1871 Nîmes PICARD François aa

Causer et combiner – Paris – Garibaldi – Envoyez le Fr. Jules – Défunts – Pierre Baragnon.

Informations générales
  • DR09_014
  • 4241
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 14
  • Orig.ms. ACR, AE 365; D'A., T.D.25, n.365, p.312.
Informations détaillées
  • 1 ALLEMANDS
    1 BUT DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CONVERSATIONS
    1 ELECTION
    1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    1 FONCTIONNAIRES
    1 GOUVERNEMENT
    1 MALADIES
    1 MORT
    1 PARLEMENTAIRE
    1 POLITIQUE
    1 PRESSE
    1 SANTE
    1 SOUFFRANCE
    1 VOYAGES
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BARAGNON, PIERRE
    2 DELESCLUZE, CHARLES
    2 DEMIANS, AUGUSTE
    2 FERRET, JULES
    2 GARIBALDI, GIUSEPPE
    2 HANOTAUX, GABRIEL
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 PYAT, FELIX
    2 ROCHEFORT, HENRI
    2 VALAT, ANSELME
    3 BORDEAUX
    3 FRANCE
    3 GENEVE
    3 NICE
    3 PARIS
    3 PRUSSE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD.
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 15 février [18]71.
  • 15 feb 1871
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Que devenez-vous? Avez-vous reçu mes lettres? Je tiendrais énormément à vous voir ici, mais avez-vous la possibilité de venir? Le P. V[incent] de P[aul] est à Genève; je le conjure d’arriver. Il me paraîtrait fort utile de nous voir, de causer et de combiner bien des choses qui ne s’écrivent pas(1). Les nominations de Paris sont infâmes(2). Je crois Paris à jamais réprouvé et son rôle fini. La décentralisation(3) est morte. Les Prussiens nous auront encore été utiles. Voilà ce qui est incontestable à mes yeux.

La supérieure générale est à Nice; elle a dû voyager avec Garibaldi, qui a dû se faire donner à B[ordeau]x un coup de pied au c.(4). Si vous n’aviez pas besoin du Fr. Jules, envoyez-le au plus tôt. Adieu. On n’a pas le courage d’être long. J’ai l’âme brisée par la mort subite de M. Valat. Vous savez que Demians, maire pendant cinq mois, est mort de la petite vérole. L’évêque va bien. Pierre Baragnon, malgré son journal et ses affiches a eu 110 voix.

Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. Picard écrira le 19 à Vincent de Paul : "L'invitation du Père répond à mes plus ardents désirs [...]. Un échange d'expériences, de pensées, d'impressions amène à une plus grande clarté. Pour nous cet échange d'idées et d'émotions sous la bonne et puissante influence de notre cher Père, peut avoir d'immenses avantages. L'esprit de l'Assomption se dessine tous les jours plus nettement avec son but, il importe que les anciens se pénètrent de plus en plus de cet esprit en se retrempant à la source."
2. De nombreux élus parisiens étaient connus pour leurs opinions avancées : Henri Rochefort, Charles Delescluze, Félix Pyat...
3. C'est bien le terme du ms. mais le sens exige *centralisation*. Le 10 mars l'Assemblée nationale adopta Versailles comme lieu de ses réunions. Ce fut une des causes de la Commune.
Dans sa réponse le P. Picard abonde dans le sens du P. d'Alzon : "Il importe que Paris cesse pendant quelques années d'être le centre du gouvernement; il importe que la décentralisation remplace cette centralisation écrasante qui a remplacé l'activité et la vie par le rouage. Si [...] la Chambre ne commence pas par sabrer la bureaucratie, démolir la routine, mettre à la retraite l'incapacité, et surtout le mensonge et le compliment, elle ne comprend rien à la maladie qui conduit la France au tombeau..." (19 févier).
4. Garibaldi élu notamment par Paris s'était rendu à l'Assemblée à Bordeaux. Après que le président eut donné lecture de sa lettre de démission, il demanda la parole. Ce fut un tolle. Aussitôt il quitta Bordeaux (G. HANOTAUX, *Histoire de la France contemporaine*,2e éd., I, p.131).