DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 38

21 apr 1871 Nîmes GALABERT Victorin aa

Finances – Personnel – Traitez avec Courtois mais il nous faut quelque chose *en propre* – L’exploitation agricole – Le renouvellement des voeux des Oblates – Dangers courus à Paris par nos Pères et les Dames d’Auteuil – Pénitence.

Informations générales
  • DR09_038
  • 4266
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 38
  • Orig.ms. ACR, AJ 232; D'A., T.D.32, n.232, pp.209-211.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 CAVES
    1 CHATIMENT
    1 COLERE
    1 COLONIES AGRICOLES
    1 COMMUNAUTES ASSOMPTIONNISTES
    1 COUVENT D'AUTEUIL
    1 CRITIQUES
    1 DEPENSES
    1 ELEVAGE
    1 HABIT RELIGIEUX
    1 MALADIES
    1 MANDAT A ENCAISSER
    1 OBLATES
    1 PAIX
    1 POSTULANT
    1 PRISONNIER
    1 PROFESSION TEMPORAIRE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 REMEDES
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 REVENUS DE PROPRIETES
    1 SUPERIEURE
    1 TRAVAUX AGRICOLES
    1 TROUPEAUX
    1 VERTU DE PENITENCE
    1 VIN
    1 VOEUX DE RELIGION
    1 VOYAGES
    1 ZOUAVES PONTIFICAUX
    2 BERNOVILLE, GAETAN
    2 BOISSET, ONESIME
    2 BONNEFOY, FRANCOIS DE SALES
    2 BRESSON, JUSTINE
    2 COURTOIS, ALBERT DE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 SALZE, THERESE
    2 SARRAN, VALERIE
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
    3 PHILIPPOPOLI
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 21 avril 1871.
  • 21 apr 1871
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Je crois avoir répondu dans ma dernière lettre à la plupart des questions que vous me posez de nouveau dans votre lettre du 30 mars. Les 1500 francs de la traite Courtois étaient prêts et ont dû être soldés; quant aux 500 francs qu’il vous faudrait, où voulez-vous que je les prenne? On me doit près de 5.000 francs sur mon vin de l’an dernier, le vin de cette année est tout entier dans ma cave; vous comprenez que je tire le diable par la queue. Aussi bien que je sois disposé à vous donner Frère Onésime (le sergent Boisset)(1), plus deux ou trois Oblates, je me demande si ce ne nous sera pas une nouvelle dépense. Vous êtes quatre prêtres pour le moment; je trouve que c’est assez, mais il est bien possible que sous peu on puisse en mettre d’autres à votre disposition. Aussi voyez ce que vous pouvez obtenir à Philippopoli. Faites faire au Fr. François de Sales des voeux; c’est tout naturel. Vous pourrez donner l’habit à votre postulante. Je crois que ce sera un moyen de la faire voyager avec moins d’inconvénients; quand vous le lui aurez donné, vous nous l’enverrez le plus tôt possible.

J’approuve entièrement l’idée de Courtois d’acheter là-bas une vaste propriété, mais je tiens énormément, tout en traitant avec lui, d’avoir pour nous quelque chose en propre. Je vous assure que, si je vends bien mon vin, vous aurez au moins une petite somme. Quant au revenu net de 10 pour 100, il faut en être sûr, s’il cultive avec intelligence et ne va pas trop vite en besogne, s’il s’occupe de l’amélioration des races de bêtes à corne, etc. Maintenant une terre de 300 hectares peut, si vous avez des ouvriers, vous rapporter autant qu’une terre de cinq ou six heures de circuit, où l’on perd le temps pour aller d’un champ à un autre, à moins que l’on n’ait que des troupeaux(2).

Il n’y a encore rien de fixé pour le jour du renouvellement des voeux; celles qui les ont fait peuvent jusqu’à nouvel ordre les renouveller à l’anniversaire de leur profession. Soeur Justine et autres renouvelleront au mois de septembre pour le temps qu’elles ont à courir. J’ai répondu sur Soeur Valérie; j’approuve tous vos projets à cet égard(3). Félicitez de ma part les enfants de Marie de leur zèle; j’espère que Dieu les bénira. Nos Pères sont bien exposés à Paris; ils ont dû quitter le costume ecclésiastique. Le P. Pernet a été insulté, arrêté, et puis relâché, mais il l’a échappé belle(4). Ici nous sommes extrêmement calmes. Dieu nous gâte et nous n’en savons pas profiter. Les Dames de l’Assomption ont dû à Auteuil abandonner presque toutes le couvent(5). Il faut espérer que d’ici à peu nous arriverons à une solution, mais nous méritons bien ce qui nous arrive, et ce n’est que par la pénitence que nous apaiserons la colère de Dieu. Dites mille choses à nos Pères et Frères. Ici, j’espère que nous faisons quelques petits progrès, quoique ce ne soit pas grand chose. J’ai eu une névralgie périodique et l’on m’a donné de la quinine.

Adieu, cher ami. Mille fois vôtre en N.S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Ancien zouave : v. *Lettre* 3923.
2. M. de Courtois se propose en effet d'acheter une terre de "cinq ou six heures de circuit" dont il se promet de tirer un revenu de 10 pour cent. Il invite les Pères à organiser un orphelinat agricole et leur promet un terrain de 20 à 25 ha où il bâtirait à ses frais l'orphelinat et ses dépendances (lettre de Galabert du 30 mars). Dans sa réponse le P. d'Alzon a mis toute sa compétence de propriétaire terrien.
3. Le principal de ces projets était de faire de Sr Valérie la supérieure des Oblates en remplacement de Sr Thérèse.
4. Cet épisode est raconté par Gaétan BERNOVILLE, *Le Père Pernet*, pp. 109-111, Paris, 1944.
5. Sur la Commune à Auteuil, lire les *Origines de l'Assomption*, IV, pp. 314-338.