DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 46

7 may 1871 Lavagnac SAINT_GERMAIN Antoinette-Marie ra

Les souffrances de la guerre – Les voies de la Providence – Persévérez dans vos dispositions – La colère de Dieu.

Informations générales
  • DR09_046
  • 4274
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 46
  • Orig.ms. ACR, AL 266; D'A., T.D.36, n.1, p.1.
Informations détaillées
  • 1 ALLEMANDS
    1 CHATIMENT
    1 DIVIN MAITRE
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 EFFORT
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 EPREUVES
    1 GENEROSITE
    1 GUERISON
    1 GUERRE CIVILE
    1 MALADIES
    1 MAUX PRESENTS
    1 PERSEVERANCE
    1 RENONCEMENT
    1 TRISTESSE
    2 LOUISE, MADEMOISELLE
    2 SAINT-GERMAIN, MADAME STANISLAS RENAULT DE
    3 EURE, DEPARTEMENT
    3 MIDI
    3 PARIS
    3 PRUSSE
  • A MADEMOISELLE MADELEINE DE SAINT-GERMAIN
  • SAINT_GERMAIN Antoinette-Marie ra
  • Lavagnac, le 7 mai 1871.
  • 7 may 1871
  • Lavagnac
La lettre

Je vous aurais plus tôt répondu, ma chère fille, si je n’avais été assez souffrant d’une névralgie, qui finit par se répéter un peu trop et ne me laisse pas grand repos. Je suis venu chercher le calme à la campagne et j’espère y trouver ma guérison.

Vous voilà donc au milieu de toutes les ruines et de toutes les souffrances laissées par le passage des Prussiens(1). Vous pouvez pourtant bénir Dieu de tout le mal qu’ils vous ont fait, si la conséquence est que vous vous donnerez à Notre-Seigneur d’une façon plus parfaite. Sans eux, en effet, peut-être ne seriez-vous pas venue dans le Midi et n’auriez-vous pas pris vos grandes résolutions. Il n’en est pas moins triste de voir son foyer natal dévasté, et je vous en plains de toute mon âme. Mais, croyez-moi, persévérez dans vos bonnes dispositions, et, malgré les petites épreuves que vous aurez à subir pour accomplir votre sacrifice, souvenez-vous que notre bon Maître ne se laisse jamais vaincre en générosité, et que le moindre rien qu’on lui offre obtient toujours une surabondante récompense.

Paris fait vos affaires; car, tant que la guerre civile durera, vous n’avez pas à songer à vous y rendre. Mais aussi vous pouvez juger combien la colère de Dieu a besoin d’être apaisée par de nobles et énergiques dévouements. Par ce côté, chacun a les siens à offrir. Vous allez devenir bien bonne, bien immolée, bien sainte, et ce sera ainsi que vous [vous] préparerez au jour, où vous direz adieu au monde pour vous unir à votre époux divin.

Adieu, ma bien chère fille. Veuillez offrir mes hommages à Madame votre mère et à Mlle Louise. Croyez aussi à mon bien paternel attachement en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Sa correspondante habitait dans l'Eure.