DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 61

18 may 1871 Lavagnac CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Vos lettres – Besoin de repos – De la dentelle venant de Catherine II.

Informations générales
  • DR09_061
  • 4287
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 61
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 418; D'A., T.D.30, n.347, pp.170-171; QUENARD, pp.201-202.
Informations détaillées
  • 1 AUBE
    1 AUTEL
    1 ERREUR
    1 JOIE
    1 MALADIES
    1 MARIAGE
    1 ORAISON
    1 PENTECOTE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 RENONCEMENT
    1 REPOS
    2 CATHERINE II
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 GIRY, MADAME LOUIS DE
    2 LECOURTIER, FRANCOIS
    3 ANGLETERRE
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 RUSSIE
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Lavagnac, le 18 mai 1871.
  • 18 may 1871
  • Lavagnac
  • *Madame la supérieure des Oblates.*
La lettre

Vous êtes une méchante petite mère de supposer que je ne veux pas recevoir de vos lettres, lorsque, en fait de lettres, il n’y en a pas qui me causent autant de joie que les vôtres. Me croyez-vous assez mortifié pour ne pas m’en donner le plaisir? Eh bien, ma fille, vous vous trompez grandement. Je suis à calculer si je resterai jusqu’à un peu avant ou un peu après la Pentecôte. Si je vais au Vigan, ce ne sera qu’après être allé à Nîmes; mais je vous assure que je ne sais absolument pas ce que je ferai, sinon que je chercherai, pour un peu de temps, du repos. Les yeux de Mme de Giry ne lui permettent pas de faire l’aube mais elle m’a donné quelques mètres de dentelle au point d’Angleterre, avec laquelle on pourra garnir le bas d’une aube ou faire un devant d’autel. Elle m’a donné aussi le voile de son mariage, toujours au point d’Angleterre. Tout cela et autre chose avait été donné à son arrière-grand’mère par Catherine II, l’impératrice de Russie. Cela ne date pas d’aujourd’hui.

Savez-vous que je ne me sanctifie pas du tout, bien au contraire, de telle façon que j’ai des inquiétudes de conscience que je confie à votre soeur. Je la prie de m’en tirer par ses oraisons. L’affaire de l’évêque de Montpellier prend des proportions assez graves et j’ai bien peur (peur n’est pas le mot) que cela finisse par obliger ce pauvre homme à donner sa démission. Cela me préoccupe un peu. J’ai ouvert une négociation assez grave et je ne suis pas fâché d’en observer le résultat.

Adieu, bien chère enfant. Ecrivez-moi, si vos névralgies vous le permettent, et croyez que votre vieux père compte sur sa fille de la façon la plus tendre et la plus dévouée.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum