DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 62

20 may 1871 Lavagnac CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Anniversaire de ma première communion – Profanation d’églises à Paris – Incapable de ferveur – Lettres d’Orient.

Informations générales
  • DR09_062
  • 4288
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 62
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 418; D'A., T.D.30, n.348, pp.171-172; QUENARD, pp.202-203.
Informations détaillées
  • 1 APATHIE SPIRITUELLE
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 DOMESTIQUES
    1 INTEMPERIES
    1 MALADIES
    1 OBLATES
    1 PIETE
    1 PLANTES
    1 PREMIERE COMMUNION
    1 REPOS
    1 SACRILEGE
    1 SUPERIEURE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 SALZE, THERESE
    3 NIMES
    3 ORIENT
    3 PARIS
    3 PARIS, EGLISE SAINT-SULPICE
    3 PARIS, EGLISE SAINT-THOMAS D'AQUIN
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Lavagnac, 20 mai 1871.
  • 20 may 1871
  • Lavagnac
La lettre

Il y a quelque chose comme 46 ou 47 ans, ma chère fille, qu’à pareil jour j’étais dans mon lit à Paris(1). J’aurais dû faire ma première Communion mais une espèce de fluxion de poitrine s’y opposa. Il en résulta que je ne pus faire ma première Communion qu’à Saint-Sulpice, au lieu de la faire à Saint-Thomas d’Aquin. Ces deux églises viennent d’être profanées, Saint-Sulpice surtout d’une façon épouvantable(2).

Je viens de dire la messe pour vous, mon Enfant, j’aurais voulu y mettre beaucoup de ferveur, mais je suis d’une somnolence déplorable. J’ai voulu joindre à votre pensée celle de nos filles, celle d’Augustine, inutile; je suis d’un assoupissement dont on ne peut se faire une idée. Pourtant il serait bien temps de se convertir, de sortir de sa torpeur; impossible. Tout chez moi s’en va dans un immense besoin de ne rien faire. Demandez donc à N.-S. que je sorte un peu de cet état. La campagne est charmante, malgré la sécheresse des trois dernières années qui a tué quantité d’arbres bien plus que les derniers froids dont on s’est bien moins ressenti qu’à Nîmes.

Voici des lettres d’Orient. Je les ai reçues hier; j’y joins un mot pour Melle Combié que vous vous voudrez bien remettre à sa bonne.

Adieu, bien aimée fille. Je prie de tout mon coeur pour vous, mais que voulez-vous, il n’a plus aucune valeur; il est aride. Pourtant, après N.-S., si quelqu’un peut le faire reverdir, c’est bien vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Soeur Thérèse(3) m'écrit pour me demander d'être relevée de sa charge de supérieure.1. Emmanuel d'Alzon fit sa première communion, avec quelques semaines de retard, le 1er juillet 1824.
2. "Au Séminaire St-Sulpice, il y a trois jours, on a tout pillé, souillé l'église par des orgies nocturnes de femmes, bu dans les vases sacrés, [...] fait des processions sacrilèges, tout brisé" (V. de P. Bailly, 12 mai).
"Je l'ai amenée assez facilement à vous demander elle-même à être relevée de ses fonctions de supérieure [...], vraiment elle montre beaucoup de vertu et je suis persuadé que si elle a été une supérieure peu capable, elle fera une religieuse très édifiante" (Galabert, 6 mai).