DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 77

• DR09_077
• 4305
• DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 77
• Orig.ms. ACR, AE 372; D'A., T.D.25, n.372, p.318.

• 1 APOSTOLAT
  1 AUGUSTIN
  1 CHATIMENT
  1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
  1 CONTRARIETES
  1 CONVERSION SPIRITUELLE
  1 EXAMINATEURS DES RAPPORTS
  1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
  1 GUERRE CIVILE
  1 PECHE
  1 RECONNAISSANCE
  1 SCANDALE
  2 BAILLY, EMMANUEL
  2 FRANCOIS, CHARLES
  2 GERMER-DURAND, JOSEPH
  2 LAURENT, CHARLES
  2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
  2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
  3 ARRAS
  3 BULGARIE
  3 LYON
  3 MONTMAU
  3 NIMES
  3 PARIS
  3 ROME
• AU PERE PICARD
• PICARD François aa
• Lavagnac, 28 mai [18]71.
• 28 may 1871
• Lavagnac

Merci, cher ami, de votre lettre du 25. Quelles atroces luttes! Et que Dieu se venge bien de Rome sur Paris! On me disait que vous étiez parti pour Arras. Je vous y ai écrit une lettre qu’il faut réclamer. Il me semble que la mort des prêtres arrêtés, si elle se confirme, est l’acte le plus odieux qu’on puisse imaginer, mais en même temps impose aux prêtres qui survivent de grandes obligations pour ces pauvres Parisiens. Il me paraît impossible que le plus grand nombre ne sente pas la nécessité de se tourner vers Dieu. Telle est du moins mon impression, et je voudrais bien qu’à cet égard vous pussiez organiser ce que l’on peut faire pour persuader aux bons prêtres qui restent que nous devons nous mettre à vivre apostoliquement.

J’ai à vous parler d’une affaire, où le P. Laurent me donne un peu d’ennui: Vous m’avez envoyé le Frère Charles, muni de bons certificats; le P. Hippolyte, après l’avoir étudié trois ans, en est très satisfait. J’ai envoyé le rapport de celui-ci à Nîmes pour l’admission à la profession de quelques novices. Le P. Emmanuel et le P. Germer ont voté oui; le P. Laurent, pour l’honneur de la Congrégation, a voté non. Il y a pour l’affirmative la majorité des examinateurs, mon avis, celui du P. Hippolyte. Si avant jeudi j’avais votre opinion négative, je m’arrêterais; sinon, je suis décidé à aller en avant. Depuis quatre ou cinq ans, on ne peut rien reprocher au Fr. Charles. Il accepte d’être Frère convers en Bulgarie, il a un goût prononcé pour les enfants pauvres. Je l’ai mis à Montmau, où il est au bonheur. Je pense que saint Augustin, après ses neuf ans de scandale, n’aurait pas été admis, pour l’honneur de la Congrégation, par le P. Laurent. Si vous pouvez m’écrire oui ou non par le télégraphe, vous me rendrez bien grand service. Voilà, cher ami, ce que je voulais vous dire(1).

La supérieure générale m’a harcelé pour vous faire quitter Paris. A présent, elle vous a la plus grande reconnaissance de ce que je vous y ai laissé et de ce que vous y êtes rentré(2). Adieu, et mille fois vôtre en N.-S.