DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 86

10 jun 1871 Lavagnac BAILLY_VINCENT de Paul aa

C’était un abcès dans la tête – Le point de vue du P. Hippolyte sur les orphelins – Affaires – Paris – La future université catholique.

Informations générales
  • DR09_086
  • 4316
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 86
  • Orig.ms. ACR, AG 289; D'A., T.D.27, n.284, pp.239-240.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 ARCHEVEQUE
    1 DEPENSES
    1 ENSEIGNEMENT
    1 MALADIES
    1 ORPHELINS
    1 SOUFFRANCE
    1 TRAVAUX AGRICOLES
    1 UNIVERSITE SAINT AUGUSTIN
    1 VIN
    2 DARBOY, JUSTINE
    2 GIRARDIN, EMILE DE
    2 LEKIME, MADAME
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 LAVAGNAC
    3 MONTMAU
    3 NIMES
    3 PARIS
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Lavagnac, 10 juin [18]71.
  • 10 jun 1871
  • Lavagnac
La lettre

Mon bien cher ami,

Permettez-moi de vous répéter le plaisir que me font vos lettres. Je suis encore à Lavagnac pour quelques jours seulement. J’ai été, non pas malade, mais souffrant d’un abcès placé dans je ne sais quelle partie de ma tête, mais qui m’a fait cruellement souffrir. J’espère en être quitte, pourvu qu’il n’en vienne pas un autre.

Je n’ose parler des orphelins, tant les idées du P. Hippolyte sont en opposition avec les miennes. Ainsi l’homme d’affaires de Montmau constate que les trois ou quatre enfants que j’y ai gagnent leur vie comme des ouvriers faits; le P. Hippolyte prétend qu’ils coûtent 300 francs par an et par tête. Il n’y a dès lors pas moyen de s’entendre. Pourtant, aujourd’hui encore, on est venu me proposer une terre de 100 hectares environ avec 15.000 à 20.000 francs pour frais d’établissement. Mais que faire ? Car je ne puis me charger de tous ces détails. J’ai fait une énorme bêtise. J’ai refusé 91 francs de mon vin, et je n’en trouve à présent que 65 francs. Peut-être aurai-je un peu plus ces jours-ci, parce que le prix des esprits va toujours en montant.

Je partage votre appréciation sur Paris, mais en même temps j’avoue que son importance diminue considérablement à mes yeux, et pour longtemps. Où en est Mlle Lekime? Et qu’est-ce que cette histoire extravagante de la Liberté, où elle s’attribue la délivrance de Mlle Darboy(1)?

Je ne puis vous donner des nouvelles de Nîmes, ou je n’ai pas mis les pieds depuis un mois. Puisque le P. Hippolyte ne permet pas, avec tous ses ambages, que nous nous occupions des orphelins – sauf une dizaine -, je vais porter toute mon application sur la future université catholique, qui, elle aussi, aura bien des ennuis à surmonter. Mais puisque l’on ne peut pas faire le bien en long, il faut tâcher de le faire en large. Sur ce, je prie Dieu qu’il vous ait en sa sainte et digne garde.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Qui sera archevêque? Que pense-t-on des futures detinées de l'enseignement?1. Le P. Bailly répondit qu'il s'agissait d'une manoeuvre de prétendus amis de cette dame. Un démenti avait été envoyé mais, à vrai dire, on ne mettait aucune énergie à en exiger la publication. - La *Liberté*, journal fondé en 1865, appartenait à Emile de Girardin.