DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 101

7 jul 1871 Le Vigan DUMAZER Alexis aa

Pèlerinage à l’Espérou – Les élections – Commissions – Le P. Désaire nous amène du monde – Sombre avenir en France.

Informations générales
  • DR09_101
  • 4330
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 101
  • Orig.ms. ACR, AK 238; D'A., T.D.33, n.18, pp.161-162.
Informations détaillées
  • 1 CHAPELET
    1 DISCOURS DE DISTRIBUTION DES PRIX
    1 ELECTION
    1 INTEMPERIES
    1 MANDAT A ENCAISSER
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 OPPORTUNISTES
    1 PELERINAGES
    1 POLITIQUE
    1 POUVOIR
    1 REPOS
    1 REPUBLIQUE
    1 THOMAS D'AQUIN
    1 VACANCES
    2 BRICHET, HENRI
    2 BRISSOT, GENERAL
    2 DAUM, JEAN-PIERRE
    2 DESAIRE, CHARLES
    2 FREYD, MELCHIOR
    2 PIE IX
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 ROSE, MADAME
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 TARTERON DE
    3 ESPEROU, L'
    3 FRANCE
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 NIMES
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE ALEXIS DUMAZER
  • DUMAZER Alexis aa
  • Le Vigan, 7 juillet [18]71.
  • 7 jul 1871
  • Le Vigan
  • *Pour le Père Alexis*.
La lettre

Cher ami,

Pendez-vous. Demain soir, par un beau clair de lune, le P. Hippolyte monte à l’Espérou avec une ou deux ou trois centaines d’hommes et autres pélerins et pélerines, et vous n’y serez pas. Moi, prudent, je pars le matin en voiture et je me repose (je suis ici pour me reposer) en faisant mon discours pour la distribution des prix. Nous avons été battus aux élections et nous méritions de l’être. Comme je l’ai dit, je vous le répète: à force d’être exclusif, on est exclu. Ce sera une bonne leçon pour plusieurs. Figurez-vous qu’au Comité de Nîmes, on m’avait repoussé, quoiqu’il fût convenu que je m’y présenterai en ma qualité de représentant de Monseigneur. Ils en sont là.

Mais passons à vous. J’espère que mon mandat sera prêt pour solder vos 500 francs. Là-dessus réservez de quoi m’acheter quatre douzaines de chapelets, non pas élégants mais solides, une douzaine de petites photographies du Pape et un portrait de saint Thomas qui se vendait chez Mme Rose. Le P. Desaire est au Vigan; il va repartir, après m’avoir conduit un excellent novice qui a terminé toutes ses études littéraires. Lundi, il m’enverra un jeune vicaire de son pays, puis un autre, puis un autre, et ainsi de suite.

Je reste au Vigan, sauf pour la distribution des prix, jusqu’au 15 août, époque où je partirai pour aller voir Notre-Dame des Châteaux et y passer la fin des vacances, du moins jusqu’à ce que le froid m’en chasse. L’avenir est sombre en France. Ce matin, le P. Hippolyte recevait une lettre de M. de Tarteron(1) lui disant que les républicains étaient eux-mêmes effrayés, -je parle des républicains modérés. Il avait dit au général Brissot: « A vous de prendre le pouvoir. -De grâce, avait répondu le général, gardez-le, c’est à vous de fonder la République ».

Adieu. Totus tibi

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Si le P. Brichet ou le P. Freyd ou le P. Daum veulent surveiller Rome de Nîmes ou du Vigan, ils y ont une cellule toute prête(2).1. Député du Gard, élu au Vigan le 8 février.
2. Le P. d'Alzon offre aux Spiritains du Séminaire français une cellule à Nîmes, au cas où, comme on le craint, la situation se détériorait à Rome.