DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 104

10 jul 1871 Le Vigan CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Descente de l’Espérou – L’établissement des Oblates ne se fera pas aussi tôt que prévu – L’humilité – Un novice de Savoie.

Informations générales
  • DR09_104
  • 4333
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 104
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 418; D'A., T.D.30, n.356, pp.178-179.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
    1 FATIGUE
    1 FOI BASE DE L'OBEISSANCE
    1 GUERISON
    1 HUMILITE
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 REPOS
    1 RESIDENCES
    1 SAINTS
    1 SYMPTOMES
    1 TRANSPORTS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    3 ESPEROU, L'
    3 SAVOIE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Le Vigan, 10 juillet [18]71.
  • 10 jul 1871
  • Le Vigan
La lettre

Ce ne sera pas ma faute, ma chère enfant si vous n’êtes pas guérie. Je suis monté à l’Espérou en voiture, mais après y avoir dit la messe pour vous, j’ai voulu en descendre à pied, à votre intention, et il semble que ce ne soit plus permis à un vieux comme moi. En arrivant, j’étais éreinté et j’ai eu envie de vomir pendant deux heures. Heureusement que j’ai pu m’endormir et je me trouve à merveille aujourd’hui. Mais en descendant sur les cailloux qui venaient heurter contre mes talons il me semblait que j’allais moi-même voler dans le ravin comme une grosse pierre. C’est dommage, car le spectacle est en certains endroits admirable. Malheureusement la route ancienne que j’avais prise est abandonnée et l’on a perdu jusqu’à la trace du chemin.

Les Oblates vont à merveille, je les ai vues ce soir; elles ne pourront pas s’établir à l’Espérou aussi tôt que nous l’aurions voulu. Il nous a été impossible de trouver un logement convenable, mais on en disposera un, et, quand il sera sec, on les y établira. Les bonnes gens sont tout heureux de penser que leurs enfants seront convenablement élevés. Malheureusement il y a toujours à tout ce qui est bien des bâtons dans les roues.

Vous voulez que je demande pour vous l’amour de N.-S. Permettez-moi de demander comme prélude l’humilité. C’est à mon gré pour vous une des choses les plus nécessaires. Elle l’est à tout le monde, mais surtout à nous qui sommes obligés de commander avec un esprit toujours plus surnaturel. L’humilité nous vide de nous- mêmes, et c’est quand nous sommes bien nettoyés, comme une bouteille lavée, que l’amour de Dieu vient remplir notre coeur.

Adieu ma fille. Il m’est arrivé un bon novice de Savoie qui a terminé ses études. J’attends aujourd’hui un prêtre, et ainsi de suite avec la grâce de Dieu.

Mille fois vôtre, ma bien chère enfant, avec le désir très grand de vous voir une sainte.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Mille tendresses à Titina.