DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 113

13 jul 1871 Le Vigan BARAGNON_NUMA

A recommander – Vos interventions – Le drapeau – Notre ligue – L’abbé de Cabrières et la *Gazette de Nîmes* – Les élections – Votre Egérie – Conseil de guerre – Un congrès contre l’Université.

Informations générales
  • DR09_113
  • 4342
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 113
  • Orig.ms. ACR, AL 24; D'A., T.D.34, n.23, pp.157-158.
Informations détaillées
  • 1 ANCIENS ELEVES
    1 CLERGE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONSERVATEURS
    1 DISCOURS DE DISTRIBUTION DES PRIX
    1 ELECTION
    1 ENSEIGNEMENT OFFICIEL
    1 FONCTIONNAIRES
    1 MONARCHIE
    1 PARLEMENT
    1 PERE DE FAMILLE
    1 POLITIQUE
    1 PRESSE
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 PUNITIONS
    1 TESTAMENTS
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CAZOT, JULES
    2 CHAMBORD, COMTE DE
    2 DARCY, HUGUES-IENA
    2 DAUDE DE LAVALETTE, HENRI
    2 DELORME, COMMISSAIRE
    2 GAMBETTA, LEON
    2 LAGET, JACQUES-LOUIS
    2 LARCY, FAMILLE DE
    2 MALOSSE-DELESTY, FILS
    2 MALOSSE-DELESTY, JOSEPH
    2 MARTIN
    2 TARTERON DE
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 NIMES
    3 SAINT-JEAN
    3 TREVES, GARD
    3 VIGAN, LE
  • A MONSIEUR NUMA BARAGNON
  • BARAGNON_NUMA
  • Le Vigan, 13 juillet [18]71.
  • 13 jul 1871
  • Le Vigan
La lettre

Cher ami,

On vous rappelle:

1° M. Delorme, commissaire de police à la gare de Nîmes;

2° Un Monsieur Martin, qui court depuis puis puis longtemps après une jugerie de paix; il voudrait celle de Trèves(1). Peut-être M. Tarteron vous parlera de lui.

3° Enfin, un M. Malosse, fils d’un de mes professeurs(2), sur lequel ci-joint une note. Vous voyez que je m’acquitte pieusement des promesses de vous écrire.

Maintenant, laissez-moi vous féliciter de vos deux discours, soit sur l’autorité paternelle en fait de testament, soit sur le cautionnement. Peut-être eussé-je été bien aise de vous voir ajouter que les mauvais journaux redoutent plus la prison que l’amende. Si on voulait les atteindre, c’était par la prison plus que par le cautionnement qu’il fallait agir.

Mais venons à la grosse question, celle du drapeau. De grâce, dites-m’en deux mots. Je vous préviens que j’aime les hommes qui se posent rondement, et, à ce point de vue, quoique personnellement je n’aie pas une horreur pour le tricolore, je suis bien aise de voir M. le comte de Chambord dire loyalement: « Je prends le drapeau blanc. C’est à prendre ou à laisser »(3). Mais comme, en dernière analyse, notre Ligue à nous était la plus sage en face de tous ces politiqueurs, qui nous ont valu Gambetta à Paris, et Laget et Cazot à Nîmes!

Il paraît que l’abbé de Cabrières prend pied tous les jours dans la Gazette de Nîmes. Ses articles m’y semblent bons, quoiqu’il n’ait pas tout dit. La dynastie Larcy a été pour beaucoup dans l’insuccès de l’élection. Au Vigan, les protestants affirment qu’avec M. Darcy la liste conservatrice est passée à une immense majorité. Il faut une organisation nouvelle du département. Daudé s’en occupe, au moins je le crois. Ici, plusieurs curés peuvent faire beaucoup, mais d’autres sont bien incapables et absurdes, soit dit entre nous.

On dit que vous devez revenir. A quelle époque? Vous comprenez que, si c’était le 29 juillet, il vous faudrait réserver votre place à la distribution des prix, comme à un ancien élève de l’Assomption, député un peu par mon entêtement contre tous. On me dit qu’un journal m’appelle votre Egérie. Savez-vous que j’en serais très fier? Quoiqu’il en soit, il faut s’organiser, et puisque vous marchez bien avec M. de Tarteron, je vous prie de lui dire, de ma part, que je serais bien heureux si du 1er au 15 août nous pouvions faire quelque chose. Vous irez peut-être à Saint-Jean. Dans ce cas, Daudé, Tarteron, vous et moi devrions tenir un conciliabule au Vigan, ou au besoin nous convoquerions Cabrières et Barnouin.

Tout à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Usez prudemment de ceci; plusieurs chefs de collèges libres me conjurent de provoquer un Congrès contre l'Université.1. Arrondissement du Vigan.
2. Joseph Malosse-Delesty, professeur de sixième.
3. Les derniers mots du manifeste du 5 juillet étaient : "Henri V ne peut abandonner le drapeau d'Henri IV".