DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 128

18 jul 1871 Le Vigan DUMAZER Alexis aa

Anniversaire – L’amour du pape et de l’Eglise, gage de sainteté – En Savoie – Rendez-vous aux Châteaux – Commissions – L’archevêque de Lyon – Des ignorants en bonne compagnie.

Informations générales
  • DR09_128
  • 4356
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 128
  • Orig.ms. ACR, AK 239; D'A., T.D.30, n.19, pp.162-164.
Informations détaillées
  • 1 ADVERSAIRES
    1 ALUMNATS
    1 AMOUR DE L'EGLISE A L'ASSOMPTION
    1 AMOUR DU PAPE
    1 CHAPELET
    1 EXAMENS ET DIPLOMES
    1 FATIGUE
    1 GENEROSITE
    1 HIERARCHIE ECCLESIASTIQUE
    1 HISTOIRE DE L'EGLISE
    1 IGNORANCE
    1 INDULGENCES
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 LITURGIE ROMAINE
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 PAPE
    1 SAINTETE
    1 SAINTS
    1 THOMAS D'AQUIN
    1 VERTUS THEOLOGALES
    1 VOYAGES
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BLANC, JOSEPH-MARIE
    2 BRICHET, HENRI
    2 DAUM, JEAN-PIERRE
    2 DE LUCA, PIETRO
    2 DEHON, LEON
    2 DESAIRE, CHARLES
    2 FREYD, MELCHIOR
    2 GINOULHIAC, JACQUES-MARIE-ACHILLE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 PIERRE, SAINT
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 ALSACE
    3 ANTIOCHE DE PISIDIE
    3 JERUSALEM
    3 LYON
    3 NIMES
    3 ROME
    3 SAVOIE
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE ALEXIS DUMAZER
  • DUMAZER Alexis aa
  • Le Vigan, 18 juillet [18]71.
  • 18 jul 1871
  • Le Vigan
La lettre

Mon bien cher ami,

Merci de votre lettre. J’ai dit ce matin, anniversaire de la définition de l’infaillibilité, la messe pour le Pape et j’ai fait communier à son intention le plus de personnes que j’ai pu. La sainteté a toujours la même base, la foi, l’espérance et la charité; mais ses manifestations sont multiples, et, dans les temps présents, je crois que ceux-là ont plus de chance de devenir des saints qui ont plus d’amour pour le Pape et pour l’Eglise.

Je suis peiné, à cause du P. Emmanuel, de votre retard(1). Il est très fatigué. Dès les premiers jours d’août, je l’enverrai à Notre-Dame des Châteaux, où le bon air, le lait, la solitude le remettront; il faut l’espérer. Vous aurez donc bien peu de temps pour le voir, si vous le voyez. Le P. Desaire est déjà parti depuis avant-hier pour la Savoie. L’oeuvre porte ses fruits. Déjà j’ai reçu, il y a quinze jours, un savoyard ayant fait toutes ses classes avec distinction. Hier nous est arrivé un jeune prêtre que l’on m’avait annoncé, que connaît le P. Emmanuel et qui jusqu’à présent me semble très bien. Et voilà qu’il m’en annonce lui-même un autre. Vous voyez que la Savoie est généreuse.

Si M. Dehon veut voir le P. Desaire, il faut qu’il passe par terre; moi, je ne serai à N[otre]-D[ame des Châteaux] que vers le 20 août. M. Dehon pourrait aller voir sa famille et venir aux Châteaux me retrouver. A cette époque, j’y donnerai rendez-vous au P. Picard et au P. V[incent] de Paul, à moins qu’ils ne préfèrent venir au Vigan; auquel cas je ne resterai que quelques jours à N.D. des Châteaux. Si vous arrivez vers les premiers jours d’août, vous serez obligé de venir me voir au Vigan. Je vous donne de nouveau mes commissions pour votre arrivée:

1° Pouvoir d’indulgencier les chapelets;

2° Une douzaine de petites photographies du Pape, surtout Pie IX bénissant après sa messe;

3° Deux ou trois douzaines de chapelets solides;

4° Quelques gravures ou lithographies du portrait de saint Thomas d’Aquin.

Vous pouvez dire au P. Brichet que quand les dames de Lyon sont allées demander à leur archevêque une messe pour le vingt-cinquième anniversaire de Pie IX, il les a renvoyées comme des ignorantes; saint Pierre, outre les années à Rome, ayant été Pape à Antioche et auparavant à Jérusalem; ce qui est très vrai, mais ne fait rien à la question. Une dame lui a répondu: « Monseigneur, si nous sommes des ignorantes, nous le sommes en assez bonne compagnie pour nous consoler ». En attendant, il ne donne les postes éminents qu’aux anciens opposants à la liturgie romaine. Que le P. Brichet engage Mgr de Luca à en demander la cause au Termos(2). Je me charge d’envoyer les noms des opposants que j’oublie, mais qui m’ont été fournis par l’évêque de Nîmes, lequel me les redonnera, s’il le faut.

Adieu et tout à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Mille souvenirs aux Pères Freyd(3), Brichet et Daum.1. Alexis avait écrit qu'il quitterait Rome aussitôt après avoir passé son examen de licence, fixé au 24 juillet. Il put cependant le passer un peu plus tôt et arriva à Nîmes le 23 ou le 24.
2. Incapable de lire autre chose, nous reproduisons, sans la comprendre, la lecture des T.D.
3. D'une lettre du P. Freyd, que le P. d'Alzon a reçue ou est sur le point de recevoir : "Ma chère Alsace, inconsolable de n'être plus française de nom, mais qui l'est et le reste de coeur" (14 juillet).