DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 130

19 jul 1871 Le Vigan MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Vocations savoyardes – N.-D. des Châteaux – Le travail des religieux – Madeleine et Amélie – Votre frère – Nécessité de la conversion – Se sanctifier pour sanctifier les autres.

Informations générales
  • DR09_130
  • 4358
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 130
  • Orig.ms. ACR, AD 1592; D'A;, T.D.24, n.1099, pp.141-142.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CLERGE
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 HISTOIRE DE L'EGLISE
    1 INTEMPERIES
    1 MARIAGE
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 PIETE
    1 POLITIQUE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 REFECTOIRE
    1 TRAVAIL
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BLANC, JOSEPH-MARIE
    2 CATHERINE DE SIENNE, SAINTE
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 DOUMET, MADAME EMILE
    2 DOUMET, MARIE-CATHERINE
    2 FAVRE, JOSEPH-BRUNO
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
    2 MILLERET, LOUIS
    2 SAINT-GERMAIN, ANTOINETTE-MARIE DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 SPENCER, MARIE DU CALVAIRE
    2 VINCENT DE PAUL, SAINT
    3 FRANCE
    3 MIDI
    3 NIMES
    3 SAVOIE
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Le Vigan, 19 juillet 1871.
  • 19 jul 1871
  • Le Vigan
La lettre

Ma bien chère fille,

Je crois que je vais mieux, mais le Vigan n’est pas à l’abri des atroces chaleurs du Midi: avant-hier, 34 degrés; hier, 32. Heureusement les nuits sont fraîches. Saint François de Sales veut me dédommager de ce que j’ai fait pour lui. Au commencement du mois, un très bon novice qui a fini ses études littéraires est arrivé de Savoie; avant-hier, un vicaire qui venait d’être nommé curé. On m’annonce un missionnaire(1) de 34 ans, plus six ou sept jeunes gens. Il y a soixante demandes pour Notre-Dame des Châteaux, mais tous ne veulent pas se faire religieux.

Le noviciat, ici, est bon, fervent, mais le niveau peu élevé; je le juge par mes questions perpétuelles que je fais au réfectoire à propos de l’histoire ecclésiastique. Nous purifions tant que nous pouvons. Ce que vous dites de la nécessité de travailler pour vivre est mis en pratique par le P. Hippolyte, mais à un moment donné vous verrez les ouvriers jaloux du travail des religieux.

Je pousse de mon mieux Madeleine de Saint-Germain; elle a une nature un peu faible. Quant à Amélie, sa mère m’écrit à l’instant pour me parler d’un mariage, et, en même temps, me dit qu’on la laissera libre. Juliette se conduit très bien. Je ne veux pas insister sur ce qu’a dit Monsieur votre frère. A ma connaissance, il en a parlé deux fois, Amélie absente, et une fois il a affirmé le tenir de vous. C’est ce qui a fait de la peine, mais c’est affaire intime. Ce qui lui nuit énormément, c’est sa politique et son laisser-aller avec trop de gens. Croyez que c’est pour que vous lui rendiez le service de l’avertir que je vous le dis.

Ici on voit tout aussi en noir que par toute la France. Il faut se convertir. Un fait me frappe, c’est l’action des curés quand ils sont bons; d’où je conclus qu’il faut se sanctifier pour sanctifier les autres. Que ne feraient pas cinq ou six saints Vincent de Paul? Que ne feraient pas quelques saintes Catherine de Sienne?

Adieu, ma bien chère fille. Je pars le 27 pour Nîmes, mais pour deux jours seulement. Sauf le 28 et le 29, vous pouvez m’écrire ici jusqu’au 15 août.

Mille fois à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je ne prie guère pour Soeur Marie du Calvaire. En a-t-elle besoin?1. C'est bien le mot du ms., confirmé par la *Lettre* 4366, qui précise : "missionnaire de Savoie". Les T.D. avaient lu *millionnaire*! Gageons que, vu l'état des finances du P. d'Alzon, un tel candidat ne lui aurait pas déplu.