DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 142

2 aug 1871 Le Vigan GALABERT Victorin aa

Voeux perpétuels – La congrégation des Oblates sera bientôt constituée – L’argent n’est pas venu mais ne désespérons pas – Notre situation n’est pas moins déplorable que la vôtre.

Informations générales
  • DR09_142
  • 4371
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 142
  • Orig.ms. ACR, AJ 235; D'A., T.D.32, n.235, pp.213-215.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 CHEMIN DE FER
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CREANCES A PAYER
    1 DOT
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 NOVICIAT
    1 OBLATES
    1 POSTULANT
    1 PROFESSION PERPETUELLE
    1 REVENUS DE PROPRIETES
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VOYAGES
    2 BADETTI, MARIE-CHRISTINE
    2 BRUN, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 COURTOIS, ALBERT DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 BULGARIE
    3 FRANCE
    3 MONTMAU
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Le Vigan, 2 août [18]71.
  • 2 aug 1871
  • Le Vigan
La lettre

Mon cher ami,

J’ai à répondre à deux de vos lettres et j’ai le regret de ne pas l’avoir fait plus tôt, du moins pour la première, car la seconde m’arrive à l’instant même. Je vous avais dit que nous avons encore deux Soeurs, qui ont trois ans de noviciat et qui voudraient faire leurs voeux perpétuels; d’où il résulte que nous en aurons 25 ou 24, si vous ne croyez devoir faire attendre Soeur Augustine. Avec cela, la Congrégation sera constituée, et nous pourrons avoir un Conseil d’administration d’ici à peu de temps. Toutefois, je ne crois pas qu’il faille se trop presser. Je partage entièrement vos préoccupations au sujet de votre établissement, mais je suis très embarrassé, parce que pour le moment je suis sans le sou.

16 août.

Et depuis que ma lettre a été interrompue, l’argent n’est pas venu. Toutefois, gardons-nous de nous désespérer. Dieu fait bien ce qu’il fait, et j’espère que bientôt il sera possible de vous venir en aide. Si l’on ne me trompe pas, je vois une assez jolie indemnité du chemin de fer, à moins que l’on ne se décide à vendre Montmau, que le P. Hippolyte estime 400.000 francs. Pour cela, je suis de la plus complète indifférence; je ne demande qu’une chose, c’est que l’on me dise: Prenez de l’argent là ou là. Savez-vous quelquefois ce qui me préoccupe? Evidemment les terres achetées en Bulgarie doivent, si elles sont bien administrées, rapporter le 10 pour 100. Eh bien! je voudrais vendre Montmau, payer ici une partie de nos dettes et vous envoyer le reste, à la condition que vous renverriez en France le 5 pour 100 de ce que nous vous aurions prêté. Il faudrait organiser la chose très sérieusement, mais je ne doute pas que la Congrégation n’y ait peu à peu un très évident avantage. Je vous prie de mûrir très sérieusement cette idée; parlez-en même avec Courtois. Et vous voyez que si nous étions obligés à fuir, nous ne vous serions pas à charge. Du reste, je vais voir le P. Picard et je vous promets de lui parler. Je comprends tous vos découragements, mon cher ami, mais songez que, nous aussi, nous sommes dans un état épouvantable, et lorsque je ramène la question de vendre Montmau pour en transporter la moitié de la valeur en Bulgarie, il faut bien que je croie à des catastrophes imminentes. Je suis tout à fait de votre avis; gardez tout ce que vous pourrez de la dot de votre postulante(1), mais si vous saviez les difficultés que j’ai avec certaines personnes! Vous voudrez bien écrire à la supérieure que vous envoyez 500 francs, que vous enverrez le reste plus tard; et ce plus tard, nous verrons quand il arrivera.

Adieu pour tous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Les T.D. ont écrit *protestante*! Le P. Galabert se proposait de donner, sur les 3 000 francs de sa dot, 500 francs pour son voyage à Soeur Marie-Christine qui allait gagner la France pour y faire son noviciat, et demandait au P. d'Alzon la permission de garder le reste pour la mission (lettre du 3 août).