DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 162

Mon cher ami,

Ci-joint une lettre du P. Freyd. Priez M. Durand, qui est sur les lieux, d’encadrer ma lettre à Bigot dans un petit historique de sa façon(1). J’arriverai lundi matin. Doumet portera quelques papiers aux MM. Durand; il part demain soir. Priez Mme Durand de m’envoyer quelques ceintures de Saint Augustin et quelques Manuels de la ceinture(2), plus des règles et des offices du T[iers]- O[rdre], avec les prix, c’est-à-dire l’indication des prix.

Il a fait, cette nuit, un orage affreux. Cela me met la tête en capilotade.

M. Durand, dans l’historique, devrait dire que l’on réserve les points soulevés par Bigot pour la Revue, non pas que l’on veuille faire de la polémique avec un homme dont le genre a si fort changé, mais parce qu’on veut parler à d’autres gens qu’à son public.

Adieu, très cher. Mes tendresses à tout le monde, si peu nombreux qu’il soit.

E.D'ALZON.

Vous devriez bien engager finement, habilement une négociation diplomatique avec M. de Cabrières au sujet de savoir si M. Boucarut a bien envie que je reste à Nîmes, au mois de septembre. Si mon vieux collègue y tient, je m'y résignerai; sinon, avec bonheur je resterai ici ou plutôt j'y reviendrai. Le directeur de Sorèze(3) demande mon discours.1. Pour la *R.E.C.* (v. *Lettre* 4378, n.1).
2. Manuels de la confrérie augustinienne de N.-D. de Consolation. [Le P. d'Alzon a donné son imprimatur, le 8 octobre 1867, pour un *Manuel des personnes qui portent la ceinture*, publié à Nîmes par Lafare et Attenoux. Ce manuel a été traduit de l'italien "par un profès du Tiers-Ordre des Augustins de l'Assomption de Nîmes". Selon toute vraisemblance ce profès est Eugène Germer-Durand. Membre de l'Association de l'Assomption des origines, il fit profession dans le T.O. de l'Assomption, le 27 décembre 1848, avec trois compagnons et en fut le même jour nommé prieur par le P. d'Alzon (E00358). Jusqu'en 1865, dernière année dont nous possédions des procès-verbaux du T.O. masculin, il sera cité explicitement comme tel. La ceinture de N.-D. de Consolation fut adoptée par les T.O. de l'Assomption, comme elle le fut aussi par la congrégation elle-même (v. par ex. la *Lettre* 960,n.12). Notons, comme on le voit dans notre lettre, que c'est chez Mme Durand que le P.d'Alzon envoie chercher des ceintures et des manuels, ce qui renforce notre hypothèse concernant le traducteur.- Ajout à cette note fait le 1er mars 2001].
3. Le collège de Sorèze (Tarn) avait été confié par Lacordaire, en 1854, au Tiers-Ordre enseignant de saint Dominique qu'il avait fondé en 1852. Il en assuma lui-même la direction et c'est là qu'il mourut en 1861.