DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 166

25 aug 1871 Notre-Dame des Châteaux CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Une journée bien remplie.

Informations générales
  • DR09_166
  • 4395
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 166
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 419; D'A., T.D.30, n.367, pp.190-191; QUENARD, pp.208-209.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 ANIMAUX
    1 AUTEURS SPIRITUELS
    1 BOIS ET FORETS
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CHAPELLE
    1 CONVERSATIONS
    1 EPREUVES
    1 LEVER
    1 MALADIES
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 NUTRITION
    1 OBLATES
    1 PRES ET PRAIRIES
    1 RECITATION DE L'OFFICE
    1 REPAS
    1 REPOS
    1 VIN
    2 CHENAL, GERMAIN
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 DESAIRE, CHARLES
    2 MANON
    2 NOIR, JOSEPH-MARIE
    3 BEAUFORT-SUR-DORON
    3 BEAUFORT-SUR-DORON, CHALET MANON
    3 HAUTELUCE
    3 MONT BLANC
    3 NIMES
    3 NIMES, CATHEDRALE
    3 NIMES, RUE FRUITERIE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Notre-Dame des Châteaux, 25 août [18]71.
  • 25 aug 1871
  • Notre-Dame des Châteaux
La lettre

Ma bien chère enfant,

Vous m’écrivez une lettre ravissante, mais ne croyez pas que la mienne soit une réponse. Au moment où je recevais vos lignes, je venais de demander de l’encre et une plume pour vous écrire. Mais j’aurais pu vous écrire hier? D’abord, il est 6 heures du matin; et hier levé à 5 heures, j’ai dû dire mon office, ma messe, recevoir le curé de Beaufort, jeune homme de soixante-quatorze ans, qui était monté à pied une côte de près d’une heure, le faire déjeuner, causer avec lui, lui faire bénir la maison; causer affaire avec lui. J’avoue qu’à 10 heures je m’endormais en récitant mes petites heures, preuve que j’avais sommeil. Après dîner, le curé de Beaufort me prit jusqu’à 3 heures et demie; je dis mon office et je partis à quatre heures pour Hauteluce, pays du Père Desaire. Je n’en revins qu’à huit pour souper. Sur la route je vis le Mont Blanc qu’une montagne peuplée de chamois cache à Notre-Dame des Châteaux. Ah! si j’avais 5.000 f. comme j’achèterais vite pour les Oblates le chalet de Manon! La vue, moins vaste qu’aux Châteaux, y est pourtant ravissante et ce sont des bois, des prairies, des vaches, du lait; mais tout cela frais, ravissant, à dix minutes de chez nous. Par exemple, vous ne pourriez y venir qu’à âne (chez nous).

A Hauteluce, je suis entré chez le curé qui n’a, lui, que 73 ans et qui, pour guérir un rhume, est allé à pied dire la messe à une chapelle, à deux heures dans la montagne, et buvait du vin blanc et du vin rouge avec trois supérieures de la Congrégation de St-Joseph, dont une a habité Nîmes dans un magasin, rue Fruiterie, et qui m’a souvent vu à la cathédrale. Nous avons mangé du fromage et bu du vin blanc et du vin rouge avec elles et nous sommes allés leur faire une petite visite en revenant de la maison du P. Desaire. Elles faisaient leur lecture de piété; ici, ni vin blanc ni vin rouge ne porte à la tête.

Je prie bien pour Mme votre Mère et je dirai un de ces jours la Messe à son intention. Adieu, chère fille. Croyez que toutes vos douleurs sont les miennes et que je vous suis bien tendrement dévoué.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum