DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 185

6 oct 1871 Nîmes GALABERT Victorin aa

Votre plan me semble bon – Les religieuses du P. Marango – Soeur Augustine – 400 000 francs! – Constantinople – Un établissement à la campagne près d’Andrinople – La séparation des deux administrations – La direction des Soeurs – Je ferai des demandes pour vous – Action et contemplation – L’abbé Dehon.

Informations générales
  • DR09_185
  • 4416
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 185
  • Orig.ms. ACR, AJ 238; D'A., T.D.32, n.238, pp.217-219.
Informations détaillées
  • 1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 ESPRIT D'OUVERTURE A L'ASSOMPTION
    1 ESPRIT DE FRANCHISE A L'ASSOMPTION
    1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    1 FINANCE
    1 GESTION DES BIENS
    1 LIBERTE DE CONSCIENCE
    1 MAUX PRESENTS
    1 MISERICORDE
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 NOVICIAT
    1 OBLATES
    1 OUBLI DE SOI
    1 RELIGIEUSES
    1 RESIDENCES
    1 VIE CONTEMPLATIVE
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    1 VOEUX DE RELIGION
    2 BADETTI, MARIE-CHRISTINE
    2 BRUN, AUGUSTINE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 DEHON, LEON
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 MARANGO, JEAN-HYACINTHE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SALZE, THERESE
    2 SARRAN, VALERIE
    3 ANDRINOPLE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 FRANCE
    3 NIMES
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 6 octobre 1871.
  • 6 oct 1871
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

Je reçois votre lettre du 23 septembre, j’y réponds aussitôt. Je vais réfléchir très sérieusement à votre proposition(1). Le plan me semble bon, il s’agit de l’exécuter. Soeur Marie-Christine est arrivée avant-hier, bien portante et très contente; nous en serons contents nous-mêmes. Je vous exhorte à faire du bien aux religieuses du P. Marango; il en sera ce que Dieu voudra(2), mais déjà à Constantinople ces pauvres filles me faisaient compassion. Je crois qu’il faut donner à entendre à Soeur Augustine que je ne désire en aucune façon lui voir renouveler ses voeux; vous pouvez le lui déclarer, si vous le jugez à propos. Il est inutile de faire tant de catégories d’élèves, et je vous assure que sur ce point nous serons inflexibles. Je n’avais jamais parlé de 400.000 francs à vous envoyer(3); j’oubliais en commençant de vous dire cela. Je crois, en effet, que vous ne ferez pas mal de préparer votre séjour à Constantinople et, de plus, un établissement à la campagne près d’Andrinople; mais nous étions d’accord sur cette dernière idée. Nous sommes ici très contents de Soeur Valérie. Dans les lettres qu’elle écrit, du moins, elle entre dans des détails utiles que Soeur Thérèse n’a jamais donnés. Votre petit conseil est excellent. Cela forme tout le monde. Profitez-en pour éviter l’esprit particulariste et revenir toujours à l’esprit de l’Assomption que vous connaissez mieux que personne; franchise, ouverture, don de soi, liberté du coeur, obéissance prompte et joyeuse. Vous avez bien fait de séparer les deux administrations; voilà une excellente idée. Vous avez aussi bien fait de reprendre la haute main sur la direction des Soeurs, mais pour la confession, si vous pouvez n’être pas toujours confesseur, ce sera pour le mieux. Vous ne faites pas mal de laisser l’administration financière au P. Athanase. Veuillez lui faire mes excuses de n’avoir par répondu à sa lettre, mais dites-lui que j’en suis extrêmement content.

Je vous promets de faire des demandes pour vous à la Propagation de la foi, et je me ferai appuyer par Mgr de Nîmes. Je ferai également une demande aux Ecoles d’Orient. Il faut attendre un peu pour les Oblates, mais cela viendra, croyez-le bien. Pour l’amour de Dieu, laissez la vie contemplative de nos Oblates(4). Si elles veulent contempler, qu’elles aillent ailleurs, ou renvoyez-les en France, où nous les ferons contempler en faisant des culottes. Quant à une maison inactive, hélas oui, nous la concevons assez avec la maison du Vigan, où Soeur Marie de Saint-Jean contemple un peu trop à mon gré. Il est évident qu’avec un noviciat de quatre ou cinq ans, les Oblates doivent pouvoir travailler assez longtemps, puis quand elles n’en pourront plus, nous leur ménagerons en France une maison de retraite. J’ai ici le P. Picard, assez fatigué des suites du siège; il se remet pourtant.

J’ai eu hier un chagrin. L’abbé Dehon, qui s’était annoncé pour le 5, m’écrit le 4 qu’il ne viendra pas avant un an, c’est-à-dire qu’il ne viendra pas du tout. Je ne sais que vous dire des affaires. Humainement parlant, nous sommes perdus; c’est pour cela que je crois à une résurrection, et il me paraît indispensable de la tenter.

Adieu, cher ami. Mille fois vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Un plan de financement de la mission de Bulgarie.
2. "...un jour ou l'autre ces religieuses s'uniront avec nos Oblates" (Galabert, 22 septembre).
3. Voir *Lettre* 4371.
4. Le P. Galabert écrivait : "J'ai au sujet des Oblates une idée qui me travaille la tête depuis assez longtemps. En étudiant les caractères, aptitudes et attraits naturels et surnaturels de celles que j'ai ici, il me semble que Dieu appelle les unes à une vie plutôt contemplative et d'autres aux oeuvres actives de la charité extérieure. Pour répondre à ce que Dieu semble demander d'elles, ne pourrait-on pas avoir dans la suite, une maison où on mettrait celles qui ont plus d'atttrait pour la vie contemplative et dans laquelle viendraient se retremper de temps à autre, celles qui dans les oeuvres de la vie active auraient laissé s'affaiblir l'esprit intérieur et se seraient laissées trop distraire."