DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 201

11 nov 1871 Le Vigan O_NEILL_THERESE Emmanuel ra

Nice – A Paris, les religieux doivent s’occuper davantage des hommes – Ce que je voudrais que nous fassions à Nice – Les obstacles à un établissement dans l’immédiat – Amélie Doumet.

Informations générales
  • DR09_201
  • 4434
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 201
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D.35, n.22, pp.149-150.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DES RELIGIEUX
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 AUMONIER
    1 COLLEGES
    1 DISTINCTION
    1 ETUDIANTS EN THEOLOGIE
    1 RESIDENCES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BLANC, JOSEPH-MARIE
    2 COMMARQUE, MARIE-THERESE DE
    2 DESAIRE, CHARLES
    2 DOUMET, MARIE-CATHERINE
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 FAVATIER, PAUL
    2 FERRET, JULES
    2 MICHEL, FILS
    2 MICHEL, MARIE-ROSE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    3 NICE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
    3 SAVOIE
  • A SOEUR THERESE-EMMANUEL O'NEILL
  • O_NEILL_THERESE Emmanuel ra
  • Le Vigan, 11 novembre [18]71.
  • 11 nov 1871
  • Le Vigan
La lettre

Ma bien chère fille,

Je ne vous ai pas répondu immédiatement; parce que votre lettre m’est arrivée à Nîmes au moment où j’allais en partir et que j’étais surchargé d’embarras. L’idée d’une fondation à Nice est excellente sous une foule de rapports, et nous avons traité longuement la question avec votre Mère générale et la Mère M.-Thérèse, quand elle était là-bas. La difficulté est d’avoir des religieux. Or, pour en avoir, je cherche à les établir surtout là où j’ai l’espoir de trouver des vocations. Voilà pourquoi j’ai commencé, cette année, en Savoie, où du premier coup j’ai récolté deux excellents prêtres, sans compter plusieurs qui se préparent, deux novices et douze enfants, qui seront presque tous religieux plus tard.

J’en veux un peu à nos religieux de Paris de n’avoir, pour ainsi dire, qu’un centre de dames; ce qui est excellent, mais ce qui ne sauvera pas la société pourrie et gangrenée comme elle l’est. Je voudrais qu’ils pussent nous donner des vocations d’hommes un peu distingués. Si nous allons à Nice, je voudrais que l’on pût avoir un collège pour sept mois de l’année, afin que les parents qui viennent passer l’hiver pussent mettre leurs enfants à une bonne école. Sinon, tant vaut que nous allions à Nice comme vos aumôniers; mais il faudrait quelqu’un pour cela dont la vocation fut bien spéciale. Et si vous saviez comme c’est difficile à trouver!

J’entre avec vous dans ces détails, parce que je tiens à vous montrer que j’ai déjà longuement pensé à votre proposition, mais que les obstacles se sont présentés tout d’abord. Il est sûr que si l’on pouvait détacher un des nôtres comme le P. Vincent de Paul, pour quelques mois, Nice serait un point admirable. Je vous livre mes réflexions, pour que vous examiniez ce qu’il y a à faire.

Nous avons à Rome trois jeunes prêtres qui étudient(1). Si nous en avions 50, je ne doute pas que Nice ne fût un merveilleux débouché. Amélie Doumet a dû vous arriver. Sous peu vous recevrez une de mes filles qui a moins d’instruction qu’Amélie, mais selon moi bien plus de sens pratique(2). Elle attendait le mariage de son frère et celui-ci se marie aujourd’hui.

Croyez, ma chère fille, à tout mon dévouement en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Alexis Dumazer, Paul Favatier, Jules Ferret.
2. Marie Michel.