DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 218

20 nov 1871 Le Vigan PICARD François aa

Soignez-vous – M. Dehon – Pagès et Beaucourt – Au noviciat – Nice.

Informations générales
  • DR09_218
  • 4454
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 218
  • Orig.ms. ACR, AE 382; D'A., T.D.25, n.382, p.327.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT
    1 ASSOCIATIONS OEUVRES
    1 CACHET DE L'ASSOMPTION
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 COUVENT D'AUTEUIL
    1 GUERISON
    1 MALADES
    1 PUBLICATIONS
    1 SOINS AUX MALADES
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    1 VETURE RELIGIEUSE
    2 BEAUCOURT, GASTON DU FRESNE DE
    2 BLANC, JOSEPH-MARIE
    2 DEHON, LEON
    2 DEMISELLE, JEAN-HILAIRE
    2 DONNET, FRANCOIS
    2 DOURS, JEAN
    2 MILLOT, SULPICIEN
    2 NERMEL, EUGENE
    2 PAGES, LEON
    2 PIE, LOUIS
    3 ARRAS
    3 BORDEAUX
    3 CHOISY-LE-ROI
    3 LOUVAIN
    3 NICE
    3 POITIERS
    3 ROME
    3 SAINT-QUENTIN
  • AU PERE FRANCOIS PICARD.
  • PICARD François aa
  • Le Vigan, 20 nov[embre 18]71.
  • 20 nov 1871
  • Le Vigan
La lettre

Mon cher ami,

C’est fort mal d’être malade, et je vous conjure de faire ce que vous pourrez pour vous guérir au plus tôt. Soignez-vous, de grâce. Cela dit, et pour ne vous exposer à l’ennui que j’éprouve parfois de voir les gens me tuer à force de me recommander de me guérir, je vous dirai que les choses ici ne marchent pas mal, et qu’en un sens je bénis le ciel de ce que M. Dehon n’y est pas. S’il fut venu, il se fut posé en puissance. Supposé qu’il vienne jamais, cela ne lui sera plus possible, et ce sera un bien, si nous voulons que notre oeuvre conserve le cachet dont les principaux membres paraissent contents(1).

Il me semble que pour l’Association, la Ligue -prenez le mot qu’il vous plaira- les choses prennent la tournure que nous désirons. Pagès faisant un centre d’action catholique, et Beaucourt une Association de publications religieuses, il faut qu’il résulte quelque chose de tout cela. Si vous voyez Beaucourt, dites-lui que je parle sans cesse de la Société bibliographique. Mais quand donc commenceront ses publications, dont les titres sont excellents, mais qui demandent quelque chose de plus?

Nous allons probablement donner l’habit au novice de Choisy-le-Roi, qui est un garçon très solide; il pourra être un jour très utile à Arras. Je vous ai dit que le P. Joseph-Marie devient de plus en plus un religieux modèle. Il ne sera pas brillant, mais partout où il passera, il produira un grand effet d’édification.

Vous a-t-on parlé de Nice? Il paraît qu’on nous y voudrait. On nous voudrait en bien des endroits. Hélas! il faudrait nous mettre en cent, mais c’est difficile.

Adieu, cher ami. Mille fois vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
L'abbé Millot doit être très cultivé(2). Quant à Auteuil, prions.1. Voici ce que, le 26 novembre, le P. Picard qui a rencontré M. Demiselle, écrit au P. d'Alzon : "Son opinion sur le bon abbé Dehon est toujours bonne, mais il ne s'explique pas le recul inattendu, il trouve la chose étrange. Voici ses conjectures. L'abbé Dehon ne rêve qu'université, il ne cherche que la réalisation de ses voeux. A son retour de Rome, il joignait à son rêve un enthousiasme profond pour l'Assomption. Cet enthousiasme avait triomphé de tous les obstacles et le jour du départ était irrévocablement fixé, lorsqu'une visite à Louvain renversa tous les projets. Un des directeurs de Louvain avait vanté la magnificence de sa Faculté, avait parlé de l'impossibilité de réaliser un pareil résultat sans l'entente des évêques et avait terminé sa thèse en parlant de prétendus projets de Mgr de Poitiers et de Mgr de Bordeaux. A la suite de cette visite, à la suite sans doute aussi des instances de sa famille, le futur novice hésita et demanda un poste provisoire à l'évêque, sans même avoir prévenu M. Demiselle, qui se propose de passer par Saint-Quentin afin de savoir au juste à quoi s'en tenir."
2. Il ne s'agit évidemment pas de son degré de culture mais de la nécessité d'entretenir de bons rapports avec lui.