DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 227

22 nov 1871 Le Vigan DUMAZER Alexis aa

Commisions – Paris – Reveil des catholiques – Le collège – Le noviciat – Le chemin de fer – Le vin.

Informations générales
  • DR09_227
  • 4462
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 227
  • Orig.ms. ACR, AK 245; D'A., T.D.33, n.25, pp.167-169.
Informations détaillées
  • 1 ANCIENS ELEVES
    1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CATHOLIQUE
    1 CERCLES CATHOLIQUES
    1 CHEMIN DE FER
    1 CLERGE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMITES CATHOLIQUES
    1 COURS PUBLICS
    1 ELEVES
    1 INDEMNITES D'EXPROPRIATION
    1 MAUX PRESENTS
    1 MONARCHIE
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 POLITIQUE
    1 REPOS
    1 REVENUS DE PROPRIETES
    1 ROYALISTES
    1 VIN
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BOBBIO, ABBE
    2 BONAPARTE, LES
    2 BRICHET, HENRI
    2 CHEVREAU, HENRI
    2 FAVATIER, PAUL
    2 FREYD, MELCHIOR
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PRAZ, PIERRE-AUGUSTE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 VUILLAUME
    3 FRANCE
    3 LUNEL
    3 NEVERS
    3 NIMES
    3 NORMANDIE
    3 PARIS
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE ALEXIS DUMAZER.
  • DUMAZER Alexis aa
  • Le Vigan, 22 nov[embre 18]71.
  • 22 nov 1871
  • Le Vigan
La lettre

Bien cher ami,

Il n’est pas étonnant que nos lettres s’égarent et surtout que vous vous plaigniez de leur retard, si les nôtres mettent autant de temps pour aller de Nîmes à Rome que les vôtres en mettent pour aller de Rome au Vigan: dix jours, rien que cela. Primo, veuillez offrir mes tendres et respectueux souvenirs au P. Freyd et lui dire que je cherche inutilement une place pour M. Vuillaume, que si l’an prochain il est libre, celui-ci n’aura qu’à m’écrire au mois de juillet. Voilà le moyen le plus certain de lui réserver une place pour le mois d’octobre.

Je pense que M. Bobbio s’accoutume; nous en sommes contents. Veuillez remercier le P. Brichet de ce qu’il fait pour le P. Paul. J’espère, en effet, que nous pourrons lui trouver le moyen de se fortifier plus tard en pays froid ou frais, puisque c’est ce qui lui convient.

On m’écrit de Paris qu’on s’attend à beaucoup de bruit, du 1er au 4 décembre, peut-être à un massacre rouge qui serait terminé par un triomphe bonapartiste. C’est très possible, et ce que M. Chevreau a fait conseiller à la supérieure de l’Assomption, il y a un an, (de se tenir quelque temps, elle et ses religieuses, hors de France) pourrait bien autoriser cette opinion. Ceux qui m’écrivent ne croient pourtant pas à la durée des Bonaparte, supposé qu’ils passent par le trône.

Quant à moi, je ne désespère pas autant. Les récentes défaites des hommes appelés de l’ordre sont de très heureuses défaites. Parmi ces hommes d’ordre, il y a de fameux coquins. A côté de cela tenez pour sûr que les vrais catholiques se réveillent à Paris, en Normandie, à Nevers. A Lunel, les ouvriers catholiques se posent en vrais catholiques. A Nîmes, le légitimisme [s’]agite bien un peu, mais nous avons plus de deux mille hommes dans les cercles. Au Vigan, le P. Hippolyte en a 250; c’est beaucoup pour commencer. J’aperçois un réveil dans la ferveur du clergé. De jeunes prêtres ne craignent pas de s’associer pour demander les plus mauvais postes; c’est une protestation. Un groupe d’anciens élèves de l’Assomption, 35 à 40, se réunissent tous les vendredis dans mon cabinet pour former un Comité d’action. J’ai retenu pour moi le titre de président.

Nous avons au collège 250 élèves; il en arrive tous les jours. Nous avons fait au noviciat quelques bonnes acquisitions, j’y parle tous les jours et j’y donne des conférences sur la vie religieuse des Assomptionistes. Je compte qu’enfin le chemin de fer va me donner 300.000 ou 400.000 francs d’indemnités, en comprenant un terrain à bâtir qu’il me laisserait, et je m’arrange pour ne pas perdre un sou de mes revenus, en utilisant une prise d’eau dont je n’avais pas assez tenu compte.

Si l’eau m’enrichit, dites au P. Brichet que j’ai vendu mon vin 3 fr.15 l’hectolitre. C’est que c’était de l’eau. Les novices semblent contents. Le P. Picard se ressent des sièges de Paris; j’ai dû lui ordonner deux mois de repos. Le P. V[incent] de P[aul] est lancé dans les bonnes oeuvres. Le curé du Vigan nous boude.

Adieu. On me dérange.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum