DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 285

7 jan 1872 Nîmes DUPANLOUP Mgr

Félicitations pour sa démission de l’Académie française.

Informations générales
  • DR09_285
  • 4527
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 285
  • Brouillon autogr. ACR, AN 240; D'A., T.D.39, n.2, p.190.
Informations détaillées
  • 1 ACADEMIE
    1 ATHEISME DE L'ETAT
    1 PARLEMENT
    1 RESPECT
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SENTIMENTS
    2 GUIZOT, FRANCOIS
    2 LAGRANGE, FRANCOIS
    2 LITTRE, EMILE
    2 THIERS, ADOLPHE
    3 FRANCE
    3 ORLEANS
  • A MONSEIGNEUR DUPANLOUP, EVEQUE D'ORLEANS
  • DUPANLOUP Mgr
  • Nîmes, le 7 janvier 1872.
  • 7 jan 1872
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Monseigneur,

Me permettrez-vous de vous offrir mes félicitations les plus vives sur le grand acte que vous venez d’accomplir(1)? Vous vous posez, au nom de l’Eglise, en face de la Révolution et de ses doctrines. Vous ôtez au chef de l’Etat son masque, et vous découvrez l’athée et le protecteur de l’athéisme social(2).

Cette démarche vous donne une position si belle, pour traiter les grandes questions qui vont occuper l’Assemblée, que je prie Dieu de toute mon âme et [que] je le ferai prier pour qu’il vous maintienne à la hauteur où vous venez de vous placer.

Veuillez agréer, Monseigneur, l’hommage d’une admiration, qui pour être quelque peu récente, n’en est pas moins profonde, et des sentiments respectueux avec lesquels je suis votre très obéissant serviteur.

E. D'ALZON|des Augustins de l'Assomption.
Notes et post-scriptum
1. La candidature de Littré à l'Académie française, qui avait échoué huit ans auparavant, avait été présentée le 19 décembre 1871 par Guizot. L'évêque d'Orléans s'y opposa vivement parce qu'elle glorifiait le matérialisme et le socialisme, causes des malheurs de la France et obstacles à son redressement. Le 26 décembre, Guizot obtint la majorité. Le soir même Mgr Dupanloup donna sa démission. L'Académie ne l'accepta pas mais l'évêque la maintint et, comme son indemnité d'académicien continuait à lui être attribuée, il stipula dans son testament que cette somme accumulée serait distribuée après sa mort aux pauvres d'Orléans, ce qui fut fait (LAGRANGE, *Dupanloup*, III, pp.242-247). Voir aussi la *Semaine religieuse de Nîmes* du 14 janvier 1872.
2. Thiers avait donné sa voix à Littré.