DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 291

22 jan 1872 Nîmes PICARD François aa

Réunion de curés où l’on traitera de la pétition pour le dimanche et d’autres questions – Monseigneur et l’oeuvre de Saint-François de Sales – A Alais comme à Nîmes, l’oeuvre reprend.

Informations générales
  • DR09_291
  • 4533
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 291
  • Orig.ms. ACR, AF 2; D'A., T.D.26, n.392, p.2.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU PAPE
    1 CAISSE D'EPARGNE
    1 CLERGE NIMOIS
    1 COLERE
    1 COMMANDEMENTS DE L'EGLISE
    1 ENERGIE
    1 ENSEIGNEMENT OFFICIEL
    1 EVECHES
    1 PATRONAGES
    1 PREDICATION
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 LAURENT, CHARLES
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 ALES
    3 NIMES, CATHEDRALE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 22 janvier 1872.
  • 22 jan 1872
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

Veuillez dire au P. V[incent] de P[aul] que j’ai prêché tous les jours à la cathédrale, deux fois par jour(1); ce qui me met dans l’impossibilité de lui écrire. Mais tout à l’heure j’ai une réunion de curés où l’on traitera: 1° de la pétition pour le dimanche; 2° d’une pétition pour protester contre l’obligatoire(2); 3° d’une pétition pour le Pape; 4° d’une organisation sur tout le diocèse; 5° d’une résurrection du patronage, où déjà on aurait 200 enfants, si le Père Laurent ne les refusait pas. 85 ont déjà versé à la Caisse d’épargne; vous savez que c’est le moyen de les fixer.

Monseigneur est furieux contre Saint-François de Sales. Je lutte contre lui pour l’empêcher de faire une oeuvre diocésaine. Il a fait appeler le P. Emmanuel, qui lui a montré la folie de cette idée; mais il y revient toujours comme si Saint-François de Sales ne donnait pas plus qu’il ne reçoit de nous.

Dans une retraite à Alais j’en ai parlé à satiété, et une personne d’Alais, qui vient de m’interrompre m’a assuré que l’oeuvre avait bien repris. Nous verrons. A la cathédrale, où j’avais le soir plus de 2.000 personnes, le matin environ 400 seulement mais plus solides, je vois que cela reprend. Il faut seulement y mettre de l’acharnement. C’est ce que j’ai tâché de faire. Mais à une autre fois; je suis dérangé. Tout à vous.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Cette prédication était une retraite aux mères chrétiennes (voir lettre suivante) mais sans doute le sermon du matin et celui du soir ne s'adressaient-ils pas à la même catégorie d'auditrices, sans quoi il est difficile de comprendre la différence d'importance de l'auditoire. Dans la *Lettre* 4531 le P. E. Bailly, écrivant au nom du P. d'Alzon, parle de *deux retraites*.
2. La *Semaine religieuse de Nîmes* du 18 février donne le texte de cette pétition, qu'on peut se procurer à la *Maison de l'Assomption*. On y proteste contre le système d'instruction obligatoire, gratuite, laïque, préconisé par certains et "qui a pour but de proscrire l'enseignement de la religion et celui de la morale fondée sur la loi divine". Ce serait une atteinte à la dignité de l'homme et une violation des droits sacrés des pères de famille.