DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 304

13 feb 1872 Nîmes PICARD François aa

Le P. Hippolyte et le noviciat – La pension du Fr. Jules – Varia.

Informations générales
  • DR09_304
  • 4548
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 304
  • Orig.ms. ACR, AF 5; D'A., T.D.26, n.395, pp.4-5.
Informations détaillées
  • 1 CHARPENTIER
    1 COMMUNE
    1 EVANGELISATION DES PAUVRES
    1 MAITRE DES NOVICES ASSOMPTIONNISTE
    1 MALADIES
    1 MEDECIN
    1 NOMINATIONS
    1 PENSIONS
    1 PREDICATION
    1 ROYALISTES
    1 SANTE
    1 SOINS AUX MALADES
    1 ULTRAMONTANISME
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 CHARETTE, ATHANASE DE
    2 DESAIRE, CHARLES
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 FAVATIER, JEAN
    2 FAVATIER, PAUL
    2 FERRET, JULES
    2 FREYD, MELCHIOR
    2 GUISSARD, POLYEUCTE
    2 MAUBON, JOSEPH
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 CIVITAVECCHIA
    3 FRANCE
    3 FROHSDORF
    3 MARSEILLE
    3 PARIS
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
    3 ROME
    3 ROME, VATICAN
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 13 février 1872.
  • 13 feb 1872
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Ne prêchez pas, si vous ne pouvez pas prêcher; mais soignez-vous pour l’amour de Dieu. Vous pouvez sans prêcher faire beaucoup de bien. Pourriez vous, au printemps, passer quelque temps au Vigan? Cela me semble indispensable. Le P. Hippolyte est de moins en moins maître des novices. Je le déplore, mais c’est ainsi. Si l’évêque nomme un curé qui ait le sens commun, je le retire du Vigan. Il se mêle de choses excellentes, mais qui ne sont pas le fait d’un noviciat. Ceci est l’appréciation du P. Alexis, du P. Emmanuel, du P. Desaire et de bien d’autres, sans parler de moi.

N’était-il pas entendu que Frère Jules aurait sa pension payée par Paris? Il n’a pas reçu un sou, et je vais le faire revenir dans cinq ou six jours. Si j’avais su, je l’aurais rappelé avec le P. Paul que sa santé oblige à quitter Rome et qui arrive aujourd’hui(1). Les détails sur M. de Charette sont on ne peut plus intéressants(2). Quant à ce que vous me dites des charpentiers(3), c’est triste, mais je le comprends. Il faut évangéliser le peuple.

Adieu, cher ami. Point de nouvelles, sinon que nous allons assez bien et que le Père Joseph Maubon(4) est prêtre depuis dimanche. Mille fois vôtre en N.-S.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Depuis deux ou trois mois et malgré l'avis rassurant des médecins qui "s'obstinent à dire que ce n'est rien", le P. Alexis s'inquiète de la santé du P. Paul Favatier. Il n'a pas tort car à la mi-janvier un médecin donne un tout autre avis et fait craindre le pire. Aussi, appuyé par M. Favatier, qui estime que le climat de Rome ne convient pas à son fils, se préoccupe-t-il de faire rentrer le P. Paul en France et le 11 février il l'accompagne à Civita Vecchia. Ce mardi 13, le P. Paul est attendu à Marseille. Dans une lettre du P. Freyd dont il est porteur pour le P. d'Alzon on peut lire encore : "Un excellent médecin qui l'a examiné ne trouve pas que sa poitrine soit compromise" (lettres diverses, novembre 1871-février 1872).
2. "Charette nous disait ce matin que pour lui la devise du vrai légitimiste, c'est : Dieu et le roi! Et l'expression de cette devise : le Pape-roi! Dès lors, dans l'ordre logique les légitimistes français doivent d'abord se tourner vers Rome et puis vers Frohsdorff. Dans l'ordre d'action, ils doivent appeler l'exilé de Frohsdorff pour aller délivrer l'exilé du Vatican" (9 février).
3. "Les haines grandissent dans la classe ouvrière. Un grand entrepreneur de charpente nous donnait hier des détails navrants. Avant la Commune il y avait à Paris 18.000 charpentiers, 10% seulement étaient de l'Internationale, aujourd'hui il n'en reste que 8.000; 7.500 font partie de l'Internationale et les autres sont obligés de suivre le mouvement de peur d'être massacrés. Ce pauvre homme arrivait à ne pas travailler le dimanche, impossible aujoud'hui..." (9 février).
4. Le P. Joseph Maubon (1849-1932) sera vicaire général de la congrégation de 1917 à 1923. Voir P. GUISSARD, *Portraits assomptionistes*, pp.24-42, Paris, 1932.