DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 313

24 feb 1872 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Le P. Paul – Paris – La souscription nationale – L’avenir de la France – Varia.

Informations générales
  • DR09_313
  • 4556
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 313
  • Orig.ms. ACR, AD 1606; D'A., T.D.24, n.1118, pp.159-160.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 CATHOLIQUE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMPORTEMENT
    1 COUVENT D'AUTEUIL
    1 MALADIES
    1 MORT
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 POLEMIQUE
    1 POLITIQUE
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SANTE
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SOUSCRIPTION
    1 THOMAS D'AQUIN
    2 BELIME, MARIE-CLAIRE
    2 COMBAL, PAUL-MATTHIEU
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 FAVATIER, PAUL
    2 HUMMEL
    2 HUMMEL, MARIE-PAUL
    2 NAPOLEON III
    2 VARIN D'AINVELLE, JEANNE-EMMANUEL
    2 VARIN D'AINVELLE, MADAME J.-B.-FELIX
    3 Belleville, PARIS, BELLEVILLE
    3 CHAMBERY
    3 EAUX-BONNES
    3 FRANCE
    3 LYON
    3 PARIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 24 février [18]72.
  • 24 feb 1872
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je viens de passer une semaine douloureuse par l’effet d’une névralgie. Je crois que j’en tiens la fin, car j’ai la figure tout enflée, mais je ne souffre plus.

Merci mille fois de vos offres si aimables pour le P. Paul. Si c’était un être comme les autres, j’accepterais; mais c’est un garçon à faire une saison aux Eaux-Bonnes sans changer de gilet de flanelle; à ne jamais savoir ce qu’il a mangé, au sortir de table; à se laisser transir de froid sans s’en apercevoir. Je le laisse quelque temps dans sa famille qui est riche, et dans quelque temps il viendra mourir à l’Assomption. C’est cruel mais c’est comme fatal(1).

A mon bien grand regret, je n’ai pu aller voir Soeur M.-Paul depuis la mort de son frère, mais je suis confiné jusqu’à demain dans mon cabinet.

Ce que vous dites des dispositions de Paris n’est guère rassurant(2). Ici les catholiques et les protestants se partagent, se déchirent sur le terrain de la souscription nationale. Quant à l’avenir de la France, je ne le vois possible qu’après une crise de la rouge; la rouge mangée par elle-même après avoir mangé bon nombre d’autres, laissera aux survivants la possibilité de revenir aux vrais principes catholiques.

On a dû vous écrire que Soeur Jeanne-Emmanuel et Soeur Marie-Claire avaient été trouvées cent fois mieux par M. Combal. Mme Varin vient de me donner cette bonne nouvelle. J’apprends avec bonheur que je n’aurai pas à aller à Chambéry(3); selon toute probabilité, je passerai la journée du 6 mars à Lyon, et je vous arriverai pour la fête de saint Thomas d’Aquin, à Paris; dans la soirée j’irai vous voir. Voilà mon plan, à moins d’empêchement absolu.

Adieu, ma fille. Je n’ai pas beaucoup de choses dans la tête, mais j’ai toujours une immense affection dans le coeur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mère Marie-Eugénie avait proposé au P. d'Alzon d'accueillir le P. Paul - "le Père Silencieux" - au pavillon de l'Immaculée Conception du couvent d'Auteuil (22 février). Le surnom que vient de nous révéler Mère M.-Eugénie et les traits fournis par le P. d'Alzon rejoignent ce qu'Alexis Dumazer écrivait à Pierre Descamps le 24 janvier : "il est si maladroit qu'il est incapable de prendre le moindre soin de lui-même".
2. "Belleville tourne à l'Empereur et parle de se soulever en l'acclamant."
3. Pour les affaires de Notre-Dame des Châteaux.