DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 322

18 mar 1872 Paris CHABERT Louise

La rosée de votre prière – La Révolution est à l’oeuvre – Peine de coeur – Dons pour Notre-Dame des Châteaux.

Informations générales
  • DR09_322
  • 4567
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 322
  • Orig.ms. ACR, AM 338; D'A., T.D.38, n.35, pp.50-51.
Informations détaillées
  • 1 CATHOLIQUE
    1 CHAPELLE
    1 CHATIMENT
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 DONS EN ARGENT
    1 MARIAGE
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 POLITIQUE
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 QUETES
    1 RESSOURCES MATERIELLES
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SAINTS
    1 VIE DE PRIERE
    2 JOSEPH, SAINT
    3 PARIS
  • A MADEMOISELLE LOUISE CHABERT
  • CHABERT Louise
  • Paris, le 18 mars [18]72.
  • 18 mar 1872
  • Paris
La lettre

Ma bien chère enfant,

J’ai terminé, hier soir, ma première retraite et ce matin je vous réponds. Je ne vous parlerai pas des agitations politiques auxquelles nous sommes exposés. Sous ces agitations il y a un bien très grand qui s’opère. Les catholiques se préoccupent de leurs devoirs, et je ne doute pas que des germes très précieux ne se développent. Mais pour cela il faut la rosée du ciel, et rien ne l’attire comme les prières des saints. Aussi, je ne saurais trop vous le répéter, ma fille, devenez une très grande sainte et priez beaucoup. La Révolution s’agite de la façon la plus funeste. Ce qu’elle produira? Dieu, qui peut la museler ou lui lâcher la bride, le sait seul. Mais je ne puis croire que son triomphe soit définitif. Seulement, nous n’avons pas été assez châtiés, puisque nous ne sommes pas assez convertis.

Depuis que les lignes qui précèdent ont été écrites, j’ai été interrompu pendant plusieurs heures, et, entre autres, par quelqu’un qui me contait son chagrin d’avoir manqué un mariage. Ah! ma fille, que vous êtes heureuse de ne pas en être là! Un m’interrompt encore, et je sais que c’est pour quelqu’un encore, qui a elle aussi, un coup de coeur. Mais elle ne sait pas que je le sais.

19 mars,

J’ai prié saint Joseph pour vous. Voilà que je suis dérangé. Toutefois vous vous consolerez si je vous dis que, dans ce moment, quelques dames veulent absolument que je ne parte pas de Paris sans 3.000 francs pour N[otre-] D[ame] des Châteaux, sans compter tous les objets qu’elles espèrent me fournir en nature. J’ai déjà tout près de 600 francs. Il me faut que six fois plus pour avoir un joli chiffre. Nous verrons s’il sera possible de l’obtenir. Ah! qu’il faut se remuer en ce monde pour faire un peu de bien!

Adieu, ma bien chère enfant. Travaillez de votre côté, tant que vous pourrez, à faire toutes sortes de saintes choses. Adieu, encore une fois, et croyez qu’il me tarde bien de vous revoir.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Depuis [une] demi-heure, une petite demoiselle vient de quêter à la porte de la chapelle 40 francs. Si cela dure, nous aurons 500 francs ce soir.