DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 324

19 mar 1872 Paris CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Son emploi du temps – Patience devant les contrariétés – Varia – Mme Durand – Crampes d’estomac.

Informations générales
  • DR09_324
  • 4569
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 324
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 420; D'A., T.D.30, n.388, pp.208-210; QUENARD, pp.217-218.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
    1 AMITIE
    1 COMMANDEMENTS DE L'EGLISE
    1 CONGRES DE L'ENSEIGNEMENT LIBRE
    1 CONSTITUTION CONCILIAIRE DE VATICAN I
    1 CONTRARIETES
    1 DONS EN ARGENT
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 OBLATES
    1 PAIX DE L'AME
    1 PAQUES
    1 PARESSE
    1 PATIENCE
    1 POSTULANT
    1 PREDICATION
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PRISE DE VOILE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 RECONNAISSANCE
    1 REMEDES
    1 REPOS
    1 SEMAINE SAINTE
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SYMPTOMES
    1 THOMAS D'AQUIN
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 HALLUIN, HENRI
    2 LAMENNAIS, FELICITE DE
    2 NUEL, ROSE-AGNES
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 VAILHE, SIMEON
    3 ARRAS
    3 NIMES
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Paris, le 19 mars 1872.
  • 19 mar 1872
  • Paris
La lettre

Ma bien chère Enfant,

Comment suis-je resté si longtemps sans vous écrire? Prenez-vous en à mes crampes d’estomac et à toutes les personnes qui, du matin au soir, viennent me voir encore plus qu’à Nîmes; ce sont de perpétuelles processions.

Moi aussi, je compte les jours qui s’écoulent avant que je ne vous revoie et j’espère toujours arriver pour le dimanche du Bon Pasteur(1). Ma seconde retraite ne commence que le lundi de la Semaine sainte et je ne peux pas la terminer avant le Samedi saint. Le jour de Pâques, on fait prêcher, je ne sais plus trop pourquoi. Le Samedi de Pâques, j’ai le Congrès catholique. Aujourd’hui je comptais me reposer, on m’a fait prêcher, puis mettre la paix entre dames qui se disputaient, puis le P. Halluin est arrivé d’Arras. Il m’a fallu passer près de trois heures avec lui pour examiner sa situation, et je m’échappe pour vous écrire. Et je ne fais pas tout, hier la paresse m’a conduit dans mon cabinet et j’ai eu le plus grand regret, ce matin, de ne pas être allé à une réunion d’entrepreneurs de bâtiments, qui cherchent le moyen de faire observer le dimanche à leurs ouvriers. Il y a là tout un monde à explorer et le P. Picard, en me rendant compte pendant mon déjeuner de tout ce qui a été dit, m’a donné des regrets inouïs. Je ne suis pas président du Congrès, mais seulement de l’un des bureaux.

Il est évident que le bon Dieu veut nous exercer à la patience par toutes les contrariétés qu’il permet. Il faut l’en remercier du plus profond du coeur. Je ne doute pas que peu à peu nous l’acquerrons avec une perfection telle qu’il sera forcé d’avoir pitié de nous, et de nous accorder tout ce que nous lui demanderons plus tard.

Je suis ravi de ce que vous me dites de Soeur Rose-Agnès. Que Dieu la soutienne et la pousse à la perfection!

Veuillez dire au P. Emmanuel que par un malentendu, je n’ai aujourd’hui que 580 francs pour les Châteaux, mais l’assurance de 3.000 francs. En lui écrivant j’ai oublié de lui demander le schéma de la Constitution de l’Eglise, qui doit être ou sur l’armoire de mon cabinet, où se trouve un grand portefeuille, ou dans le rayon de la bibliothèque où se trouve la grande édition de saint Thomas. Je voudrais qu’il ouvrît le casier de mon cabinet placé entre les deux armoires; il y trouverait les lettres de Lamennais(2) que je voudrais avoir pour la Semaine sainte.

Engagez Madame Durand à ne pas trop s’isoler. Elle a besoin de pas trop de retraite, et je pense que ses visites au Saint-Sacrement du prieuré lui donneront une paix et une solitude préférables à tout. De grâce, soignez-vous, ne soyez pas malade pour mon retour. J’ai eu des crampes d’estomac et je me trouve très bien de l’alcool de Riglès. Je bénis la mère, les filles et la petite postulante du fond du coeur; celle-ci est bien ma fille et je souhaite qu’elle soit bientôt à même de prendre l’habit pour l’être encore plus. Quant à vous, mon enfant, vous savez bien ce que vous m’êtes et avec qu’elle tendresse je suis tout vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Mes souvenirs à Titina. Je n'ai pas le temps de me relire.1. Deuxième dimanche après Pâques, soit le 14 avril 1872.
2. Les ACR possèdent 21 lettres de Lamennais dont 17 au P. d'Alzon. Elles ont été publiées par le P. Vailhé (*Lettres*, II, Supplément, pp. 857-894). Les lettres à Emmanuel d'Alzon s'échelonnent entre le 22 janvier 1830 et le 3 septembre 1834.