DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 349

26 apr 1872 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Ne nous laissons pas absorber et appuyons-nous sur le Comité catholique – Varia – La gueuse de Carcassonne – L’affaire Barnouin – Nous prions pour votre soeur.

Informations générales
  • DR09_349
  • 4591
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 349
  • Orig.ms. ACR, AG 307; D'A., T.D.27, n.302, pp.253-254.
Informations détaillées
  • 1 ANGOISSE
    1 CALOMNIE
    1 COLERE
    1 COMITES CATHOLIQUES
    1 CONGRES DE L'ENSEIGNEMENT LIBRE
    1 CURES D'EAUX
    1 ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
    1 FRANC-MACONNERIE
    1 FUNERAILLES
    1 GUERISON
    1 LIBERALISME CATHOLIQUE
    1 MALADIES
    1 MIRACLE
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 PATIENCE
    1 PELERINAGES
    1 SUPERIEURE GENERALE
    1 TRAVAIL
    1 ULTRAMONTANISME
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    1 UNIVERSITES D'ETAT
    1 VOLONTE
    2 ALLEMAND, LOUIS
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, MARIE
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 DESAIRE, CHARLES
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 THEODORE, ABBE
    3 BOURGES
    3 CARCASSONNE
    3 ESPEROU, L'
    3 NIMES
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 26 avril [18]72.
  • 26 apr 1872
  • Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

Allemand a dû vous répondre. Si vous avez besoin de nouvelles explications, on vous les donnera. Avant tout, ne nous laissons pas absorber. J’avais parlé assez vertement à l’abbé Théodore, quand il vint me trouver à Nîmes pour qu’on sache qu’il y a deux courants pour moi(1). Une fois que j’ai montré ma bonne volonté et ma patience, je ne redoute ni la séparation ni la lutte. Surveillez la note que la Société générale mettra dans l’Univers, afin de nous fâcher, s’il y a lieu, mais surtout appuyons-nous sur le Comité catholique.

Que vous dire d’Allemand? Il souffre assez de ses dents. Votre frère est toujours aux Châteaux. Je pense que le P. Picard fera bien d’aller passer sa saison d’eaux le plus tôt possible. Ecrasez le P. Desaire de toutes les besognes possibles et imaginables. Croyez que cela lui fait du bien. Parmi les jolies choses qu’avaient dénoncées la gueuse de Carcassonne, elle avait mis sur le compte de l’évêque quatre enfants, que lui aurait donnés une soeur de Marie-Thérèse. Ajoutez que la supérieure générale est à Nîmes et a été administrée hier.

L’abbé Barnouin a eu une petite affaire avec un franc-maçon, qui n’a pas voulu aller à l’offrande, à l’enterrement de sa fille, baiser le crucifix. Le lendemain il perdait son père, et 1.300 à 1.500 hommes sont venus protester par leur présence contre l’insulte du franc-maçon. Je prie et j’ai fait prier pour Madame votre soeur(2). Si elle est guérie le premier mai, je monterai à l’Espérou à son intention. Une femme vient encore d’y être guérie d’une tumeur cancéreuse à la langue. Pourquoi la Sainte Vierge ne m’exaucerait-elle pas une fois?

Adieu, bien cher, et croyez que je partage bien tendrement vos angoisses fraternelles.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. "Il y a deux courants", écrit ici le P. d'Alzon : l'un (celui qu'il anime) est farouchement opposé à l'Université, l'autre l'est moins, l'un est ultramontain, l'autre libéral. Et le P. d'Alzon n'entend pas que le second absorbe l'autre. C'est pourquoi il tient tant à ce que les objectifs qu'il a fixés au congrès de l'enseignement chrétien soient rencontrés. Aussi en publiant le compte-rendu de la réunion de Bourges (*Lettre* 4586, n.3), la *R.E.C.*, après avoir souhaité la bienvenue à l'*Alliance*, a eu bien soin d'écrire : "nous croyons que rien de définitif ne sera constitué qu'après un congrès général où les catholiques s'entendront non seulement sur la question de l'*Alliance* mais aussi sur les intérêts généraux de l'enseignement chrétien et sur la fondation d'universités catholiques."
2. Soeur Vincent de Paul (Marie Bailly), des Dames de Sainte-Clotilde. Elle devint supérieure générale de sa congrégation et mourut en 1906.