DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 351

29 apr 1872 Nîmes GALABERT Victorin aa

Le nouveau consul à Andrinople – Passages gratuits – Nous sommes ruinés – Nous allons à la révolution rouge – Une mysticité qui me ravit médiocrement.

Informations générales
  • DR09_351
  • 4593
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 351
  • Orig.ms. ACR, AJ 245; D'A., T.D.32, n.245, pp.225-226.
Informations détaillées
  • 1 ACTES PONTIFICAUX
    1 CREANCES A PAYER
    1 CREDIT FONCIER
    1 DIPLOMATIE
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 INDEMNITES D'EXPROPRIATION
    1 MAUX PRESENTS
    1 MYSTIQUE
    1 OBLATES
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 TRANSPORTS
    2 BRUN, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 COURTOIS, ALBERT DE
    2 COURTOIS, MADAME ALBERT DE
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 MABILE, JEAN-PIERRE
    2 MALET
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    3 ANDRINOPLE
    3 VERSAILLES
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 29 avril [18]72.
  • 29 apr 1872
  • Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

Je me reproche de ne pas vous écrire plus souvent, mais si vous saviez comme mon temps est pris! Vous savez que Courtois ne revient pas à Andrinople; il est remplacé par le fils d’un protestant enragé, M. Malet. Vous aurez à vous bien tenir. La supérieure des Oblates a écrit à Mme de Courtois pour avoir le nom et le prénom de la nourrice(1), afin de demander, s’il y a moyen, le passage gratuit. On le demandera pour elle et trois Oblates, pour les premiers jours de juin; vous aurez donc les religieuses que vous demandez, au moins pour le mois de juillet. Quant à vous envoyer de l’argent, pour le quart d’heure, c’est bien difficile; nous sommes ruinés. Il a fallu payer des créances très considérables. Le Crédit foncier a déjà pris 107.000 francs, et on ne lui a pas tout donné(2). Ce que je suis obligé de trouver est effrayant. Le monde catholique a été effrayé de ce que le Pape avait dit sur l’Univers(3); mais Pie IX va faire adresser un bref à l’évêque de Versailles, où tout s’expliquera. Nous allons à la révolution rouge d’une manière si fatale, qu’il faut désirer une révolution immédiate, afin d’éviter un état définitif. Par ce côté, vous êtes bien heureux d’être loin des catastrophes.

Permettez-moi de vous dire que je suis moins que vous disposé à admirer la vertu de vos filles. Une mysticité(4) chez des supérieures qui n’écrivent que très peu à leurs supérieures, me ravit médiocrement. Tant mieux que Soeur Augustine reste!

Tout à vous en N.-S.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Nourrice que Mme de Courtois renvoie à Andrinople.
2. L'indemnité accordée par le chemin de fer pour l'expropriation de propriétés du P. d'Alzon au Vigan se montait à 175 000 francs, moins, moins etc..Voir *Lettre* 4504 et n.2.
3. Les T.D. ont transcrit *l'avenir*.
4. Il y a la vraie et la fausse mystique. Voici ce que, le 2 mai, le P. Picard écrit à Alexis Dumazer : "Nous ne sommes pas une congrégation mystique, mais nous aurions bien besoin de nous habituer à une vie de prière, afin d'apprendre aux jeunes religieux à méditer et à prier. Les anciens religieux ne tarissaient pas lorqu'ils parlaient de Dieu. D'où vient que nous sommes si vite au bout de notre rouleau ? C'est une énigme dont il faudrait bien trouver le mot."