DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 354

4 may 1872 Nîmes ESCURES Comtesse

Un précepteur – Quand vous direz « je vous arrive », je vous montrerai bien des choses à faire – Il y a un trésor dans votre nature.

Informations générales
  • DR09_354
  • 4597
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 354
  • Orig.ms. ACR, AN 107; D'A., T.D.38, n.107, p.243.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 CRAINTE
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 ENERGIE
    1 GUERISON
    1 MAITRES
    1 MAUX PRESENTS
    1 SAINTS
  • A MADAME LA COMTESSE D'ESCURES
  • ESCURES Comtesse
  • Nîmes, le 4 mai 1872.
  • 4 may 1872
  • Nîmes
  • *Madame la comtesse d'Escures*
    *16, boulevard Malesherbes*
    *Paris.*
La lettre

Ma chère fille,

Plus je cherche, moins je trouve ce qu’il faudrait, et dans le doute j’aime mieux m’abstenir. Il y a bien des précepteurs, mais où y a-t-il un bon précepteur? Quant à vous, mon enfant, j’attendais votre lettre, et celle que j’attendais n’est pas arrivée. Je vous sais timide et hésitante; c’est pour cela que je vous ai parlé, comme je ne parle plus à mon âge. Je me retire, j’attends, j’accueille peu. Avec vous j’ai fait plus, parce que je crois que j’ai toujours charge de votre âme. Dieu en appelle quelques-unes à cette vigueur, que le monde ne connaît plus. Malgré votre timidité et vos hésitations, Dieu ne vous demande-t-il pas beaucoup? Il est des temps où j’en suis convaincu, et alors je voudrais vous stimuler, d’autres où je crois préférable de vous attendre. Mais il faut que vous sachiez que vous êtes attendue, et que le jour où vous me direz: « Mon Père, je vous arrive », je vous montrerai énormément de choses à faire.

Je renonce à avoir ce qu’on appelle le discernement des esprits, parce que je n’ai plus le temps de donner à beaucoup ce qui convient à chacun; mais je conjure Notre-Seigneur de m’envoyer des âmes capables d’élan. Il me semble qu’il y a un trésor dans votre nature. C’est à vous [à] me dire si je vous juge trop bien.

Adieu, ma fille. Si, en effet, je vous montre un but trop élevé, pardonnez-moi. Le temps présent ne peut être guéri de ses horribles plaies que par des saints. Voulez-vous être une sainte? Mille fois et bien tendrement vôtre avec mon coeur de père et de vieil ami.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum