DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 389

9 jul 1872 Le Vigan GALABERT Victorin aa

Pas d’arrangement à vos dépens à Paris – Les créanciers nous harcèlent – Des lettres de la supérieure ont dû se perdre – Prions – Miracles à l’Espérou.

Informations générales
  • DR09_389
  • 4641
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 389
  • Orig.ms. ACR, AJ 252; D'A., T.D.32, n.252, p.232.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 ACTION DE DIEU
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 CREANCES A PAYER
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 EMPLOIS
    1 JOIE
    1 MAUX PRESENTS
    1 MIRACLE
    1 OBLATES
    1 PRIERE A LA SAINTE VIERGE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VIE DE PRIERE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SARRAN, VALERIE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ESPEROU, L'
    3 FRANCE
    3 PARIS
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Le Vigan, le 9 juillet [18]72.
  • 9 jul 1872
  • Le Vigan
  • *Le P. Galabert.*
La lettre

Mon cher ami,

A l’instant je reçois votre lettre du 27 juin. Je suis ravi d’apprendre les bonnes nouvelles que vous me donnez de l’arrivée des Soeurs; quant aux combinaisons, je m’en rapporte à vous, c’est bien évident(1). Pour l’argent, j’ai envoyé votre lettre au P. Picard, et comme je suis obsédé par lui et par le P. Vincent de Paul pour acheter dans Paris un terrain convenable, j’ai constamment répondu que jamais je ne permettrai que l’on prît sur les terrains à vendre à Clichy, avant que vous ne fussiez remboursé. Les voilà donc obligés de chercher des ressources pour vous donner quelque chose. Pour le Vigan, nous sommes écrasés par les gens qui veulent être remboursés, et je suis témoin de la façon dont le P. Hippolyte tire le diable par la queue. Croyez, cher ami, que la manière de faire du P. Picard met un peu de froid entre lui et moi, car il est évident qu’il ne tient pas ses engagements. Maintenant, ce n’est peut-être pas tout à fait de sa faute. Hélas! Vous faites bien de vous adresser à moi, mais si je n’ai pas le sou(2)!

Il y a, à coup sûr, des lettres égarées, car je crois être sûr que la supérieure a écrit à plusieurs reprises à Soeur Valérie. Du reste, il est bien possible aussi que vous ayez à un moment donné des ressources de là où vous ne les attendez pas. Priez bien, je prierai de mon côté, et Dieu finira par nous exaucer. A l’Espérou, il se passe de nouveaux faits miraculeux. Peut-être la Sainte Vierge veut-elle être priée un peu vivement? Priez, et faites prier, pour que les terrains que j’ai à vendre soient bien vendus. Peut-être pourrons-nous en tirer des secours provisoires pour vous. La situation de la France est bien triste et nous allons à la révolution la plus épouvantable, si Dieu n’y met la main.

Adieu, bien cher ami. Bien tendrement à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon s'en remet au P. Galabert pour déterminer les charges des religieuses. Les trois Soeurs venues de France sont arrivées le dimanche 23 juin.
2. La lettre du P. Galabert est aussi amère que les précédentes (v. *Lettre* 4631 n.) : le dénuement dans lequel on le laisse, l'indifférence générale, l'ignorance des véritables conditions de la mission, son impuissance à rien entreprendre, tout cela lui pèse terriblement... Cependant, écrit-il "je ne reviendrai plus sur cette matière... mais l'épreuve est bien dure pour mes pauvres épaules... quand peut-être nous serons obligés de renoncer à la Mission, alors ceux qui auront montré le moins de sympathie pour cette oeuvre seront ceux qui crieront le plus fort contre moi..." Le P. Galabert tiendra parole et, pour l'année 1872, nous ne retrouverons plus dans ses lettres au P. d'Alzon le ton amer de celle-ci et des précédentes.
Dans quelques jours le P. Galabert recevra de Paris une lettre du P. Vincent de Paul. "Nous causerons à nouveau sérieusement de vos affaires", écrit ce dernier, mais comment Paris pourrait-il vous satisfaire en ce moment ? Le P. Picard ne pourra payer qu'à la vente des terrains de Clichy or les événements ont rendu Clichy invendable. D'autre part nous souffrons autant que vous de l'exiguité de nos locaux, qui est très dommageable pour nos oeuvres, et nous devrions bâtir nous aussi... Et il conclut : "Nous aurons cependant, je pense, ici, une *petite* quelque chose pour vous mais je conçois votre désolation et crois nécessaire de redire toujours sans humeur les choses nettes de vos dernières lettres"(17 juillet).