DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 397

15 jul 1872 Le Vigan, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Remboursement – L’affaire d’un achat à Paris – Un lieu de repos pour vos filles – Le mariage de mon neveu.

Informations générales
  • DR09_397
  • 4650
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 397
  • Orig.ms. ACR, AD 1616; D'A., T.D.24, n.1128, p.167.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 CHEMIN DE FER
    1 CREANCES A PAYER
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 INDEMNITES D'EXPROPRIATION
    1 MARIAGE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 REPOS
    1 SAGESSE HUMAINE
    1 VENTES DE TERRAINS
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GORSSE, DE
    2 OMIECOURT, VALENTINE D'
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PUYSEGUR, JEAN DE
    2 PUYSEGUR, MADAME JEAN DE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 LYON
    3 PARIS
    3 PARIS, AVENUE MONTAIGNE
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 15 juillet 1872.
  • 15 jul 1872
  • Le Vigan,
La lettre

J’avais fait mettre 10.000 francs de côté pour vous, ma chère fille, dans la répartition des paiements du chemin de fer. Je croyais, d’autre part, que M. de Gorsse avait été payé; mais, en activant une vente j’espère bien, d’ici à quelque temps, pouvoir vous rembourser. Le chemin de fer a besoin de plus de terrain qu’il n’en a pris d’abord, et c’est là que je l’attends. Il a déjà jalonné des endroits qui m’appartiennent; nous le voyons venir.

Quant à l’affaire d’un achat à Paris, franchement je suis épouvanté, et il faut toute ma confiance en votre sagesse pour ne pas dire très hardiment non du premier coup. Je suis à bout de forces en face des questions d’argent, et je ne veux pas absolument me mettre encore dans l’embarras(1). Par conséquent, je m’en rapporte au P. Picard et au P. Vincent de Paul, tout en sauvegardant les droits du P. Galabert(2). J’arrive à Paris le 31 au matin, nous aurons le temps de causer. Ce que vous me dites est bien grave, mais à cause de cela même je ne comprends pas que vous poussiez à acheter en ce moment, quelle que soit l’envie que j’aie de voir nos Pères dans un terrain un peu plus vaste.

Je suis tout heureux d’offrir un lieu de repos à vos filles, mais il me semble qu’elles peuvent aussi être très bien à la Retraite. Aussi ce sera comme vous le trouverez mieux, soit au Vigan, soit à Lyon.

Vous dirai-je qu’en étant très content que mon neveu se marie, j’ai toujours un regret de n’avoir pas Valentine pour nièce(3)? Il me semble que nous eussions pu arranger bien des choses. Mais il faut croire que Dieu y a vu un avantage, car Mlle de Q[uinsonas] paraît parfaite, au dire du P. Picard.

On m’a dérangé et je veux que ma lettre parte. Je ne me relis même pas. Bien tendrement vôtre en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. En 1848 déjà, le P. d'Alzon se trouvait confronté à de pénibles problèmes financiers. Il écrivait alors à Mère Marie-Eugénie : "Dans un temps comme le nôtre où l'argent est tout, ceux qui veulent être à Dieu doivent supporter le martyre des écus. C'est le moyen d'être pauvre et de la bonne manière. Avec cela la force s'en va par moments" (VAILHE, *Lettres*, III, p.377). Ce martyre n'a pratiquement jamais cessé et il n'a pas été sans répercussions sur sa santé.
2. Ces conditions le P. d'Alzon les a déjà posées dans sa lettre du 10 juillet et Mère M.-Eugénie lui a répondu le 13 que c'était bien peu réaliste : "Dans les termes que vous posez, je doute que ce soit faisable [...] Le plus difficile assurément serait que cette opération onéreuse procurât de l'argent au P. Galabert qui ne peut en avoir que par la vente de Clichy. Et si les terrains sont bon marché Avenue Montaigne, que doivent-ils être à Clichy ?"
3. Voir *Lettre* 3571 n.