- DR09_400
- 4654
- DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 400
- Orig. ms. ACR, AL 247; D'A., T.D.36, n.29, pp.190-191.
- 1 CHAPELLE
1 COLERE
1 CONVERSION SPIRITUELLE
1 ECOLES
1 EDIFICE DU CULTE
1 FATIGUE
1 MIRACLE
1 NOTRE-DAME DE L'ESPEROU
1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
1 RENOUVELLEMENT
1 REPOS
1 TRANSPORTS
1 TRISTESSE
1 VOYAGES
2 VERDIER, MADEMOISELLE
3 ESPEROU, L'
3 VIGAN, LE - A SOEUR THERESE DE LA CONCEPTION BARDOU
- BARDOU Thérèse de la Conception ra
- Le Vigan, le 17 juillet [18]72.
- 17 jul 1872
- Le Vigan
Ma bien chère fille,
Je vous trouve charmante de m’écrire. J’ai trouvé votre lettre à la descente de l’Espérou, tout juste pour me reposer. Mais je n’étais fatigué que pour être parti à 2 heures du matin. Cette course est réellement belle, et je voudrais qu’il s’y fît tant de miracles que l’on fût forcé d’établir dix services d’omnibus pour s’y rendre. Les protestants sont, paraît-il, furieux du renouvellement du pays. Hier, en me promenant, j’entendis de vraies vociférations. Je demandai ce que c’était; on me répondit que l’instituteur protestant faisait l’école dans le temple. Depuis que nous avons une chapelle, ils ont un temple. Le garçon magister (il n’a pas vingt ans) criait, hurlait, beuglait; on l’entendait de tous les environs. Enfin cela lui faisait plaisir. Il n’en est pas moins vrai qu’il y a dans ce pays une teinte de cette douce mélancolie, qui va si bien à votre âme musicale et poétique.
Adieu, ma fille. On a dit que vous prendrez votre vol pour ailleurs que le Vigan; j’en suis moins attristé, puisque je n’y serai pas. Mais Mlle Verdier que vous auriez pu convertir! Mille fois vôtre, chère fille.
E. D'ALZON.