DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 405

22 jul 1872 Le Vigan CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Vos trente ans – Les bienfaits des eaux de Cauvalat – Objets perdus – Doléances de Soeur Valérie – Les Soeurs du Vigan – Mlle James – Je souhaiterais pouvoir éviter le voyage de Paris.

Informations générales
  • DR09_405
  • 4661
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 405
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 420; D'A., T.D. 30, n.394, pp.214-215 et n.392, pp.213-214; QUENARD, pp.219-220.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 AUTEURS SPIRITUELS
    1 CARACTERE
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CHAPELLE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMPORTEMENT
    1 CONTRARIETES
    1 COUVENT
    1 CRITIQUES
    1 CURES D'EAUX
    1 DOT
    1 ELEVES
    1 FONDATRICE
    1 GUERISON
    1 NOVICIAT
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 PAIX DE L'AME
    1 PENSIONNATS
    1 SANTE
    1 VERTU DE FORCE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOYAGES
    2 BROUSSE, VICTORINE
    2 CHABERT, LOUISE
    2 CONSTANCE, OBLATE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 JAMES, MADAME
    2 JAMES, MADEMOISELLE
    2 QUENARD, GERVAIS
    2 SARRAN, VALERIE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 SUAREZ, FRANCISCO
    3 CAUVALAT
    3 GANGES
    3 KAIK
    3 PARIS
    3 VIGAN, LA CONDAMINE
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Le Vigan, le 22 juillet [18]72.
  • 22 jul 1872
  • Le Vigan
La lettre

J’ai dit la messe pour vous le jour de vos trente ans(1), et si vous vous appuyez uniquement sur Dieu, bien chère fille, j’espère que peu à peu vous deviendrez une très sainte fondatrice. Quand Soeur Constance ira mieux, voulez-vous l’envoyer ici? Il fait plus frais et les bains de Cauvalat, quoi qu’on en dise, calment très positivement les nerfs. J’y ai vu une Soeur de Saint-Maur, dont le gosier se resserrait au point qu’elle ne pouvait avaler et qui a été guérie.

Savez-vous si, parmi les objets perdus par Soeur Victorine, se trouvait un gros volume latin, Suarez? Le reste de ce que je lui avais confié m’importe peu. Après-demain, à cette heure, j’aurai quitté le Vigan et même Ganges et [je serai] prêt à vous arriver, mais cela vous est bien égal si vous ne vous appuyez que sur Dieu.

J’ai reçu tout à l’heure une lettre de Soeur Valérie qui se plaint de ce qu’on ne lui donne pas assez de filles et qu’on les laisse à Kaïk, où elles n’ont rien à faire en comparaison du pensionnat. Elle n’a pas eu, dit-elle, de lettre de vous depuis le 1er février; je lui réponds pour l’encourager. Ici, le départ de Soeur Victorine a fait croire que je voulais fermer la maison du Vigan. Loin de là, je ménage avec le P. Hippolyte une combinaison, par laquelle je pourrai céder aux Oblates la maison de notre noviciat, mais il faut du temps. Le P. Hippolyte était ennuyé de quelques paroles peu aimables de vous, je l’ai apaisé. Il est certain qu’il a envoyé à d’autres couvents des sujets qu’il aurait pu nous fournir et qu’il a laissé aller à leur idée; des sujets qui eussent pu nous venir. Par exemple, il est persuadé de l’incapacité de Soeur Marie de Saint-Jean pour le gouvernement. Cette sainte fille est absurde à mes yeux, mais elle est là, il faut l’y laisser. Louise Chabert meurt de sommeil; elle se lève à 5 heures, couche sur la paillasse, balaye la maison, sert au réfectoire. Je crains que les forces physiques ne lui fassent défaut, car pour le reste elle est bien disposée. J’ai senti hier, dans une seconde visite de Mlle James, que Soeur Marie de Saint-Jean avait un peu parlé. Les grandes objections étant la chapelle commune avec les élèves(2) et autres choses de cette espèce, cela a été vite réfuté, mais j’ai compris qu’elle ne me disait pas tout. J’ai maintenu l’obligation d’un noviciat commun. Enfin je crois que ce sera un sujet précieux.

Il lui faudra trois mois avant d’entrer pour avoir les 500 francs de son trousseau, parce qu’elle a tout donné à sa mère jusqu’à ce moment(3).

Je ne me sens pas bon à grand’chose ces temps-ci, et si je pouvais éviter le voyage de Paris, ce serait un bonheur. Enfin, nous sommes en ce monde pour travailler.

Vous ne me dites rien de votre soeur.

Adieu, ma fille. Je sais que j’ai à vous parler d’autre chose, mais en ce moment cela m’échappe. A après-demain soir, s’il plaît à Dieu, et bien tendrement à ma fille de trente ans qui ne s’appuie plus que sur Dieu.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le 20 juillet.
2. Au collège de Nîmes, où les Oblates occupent toujours un pavillon.
3. Dans les T.D. et dans l'édition du P. Quénard, ici s'arrêtait notre lettre qui n'était pas signée. Ce qui suit était considéré comme une lettre différente pour laquelle on proposait la date du 15 juillet. Mais au vu du manuscrit (Photoc. ACR), il est clair que nous avons affaire à la cinquième page d'une même lettre. D'autre part l'*après-demain soir* de la fin de la lettre (qui est le *mercredi soir* de la *Lettre* 4656) est en parfait accord avec la date du début.