DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 409

• DR09_409
• 4665
• DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 409
• Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 420; D'A., T.D.30, n.396, pp.216-217; QUENARD, p.221.

• 1 ACCIDENTS
  1 ACTES MEDICAUX
  1 COMPORTEMENT
  1 EMPLOI DU TEMPS
  1 ENFANTS
  1 ORPHELINS
  1 PECHE
  1 PRISONNIER
  1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
  1 RELATIONS ENTRE RELIGIEUX
  2 HALLUIN, HENRI
• A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
• CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
• Arras, le 7 août [18]72.
• 7 aug 1872
• Arras

Ma chère fille,

Je suis venu passer quarante-huit heures au milieu des 300 enfants du P. Halluin. C’est vraiment très curieux. On se lève à 5 heures moins un quart, on chante des cantiques des potron-jaquet; on va travailler en ville. Les enfants s’échappent, on les ramène. Il y a quelque temps, un enfant donna un coup de couteau dans la cuisse de son camarade, il fallut la couper. L’enfant eut un mois de prison. Quand la prison fut finie, l’enfant revint retrouver son camarade amputé. Le P. Halluin lui dit: « Regarde, malheureux, ce que tu as fait et que cela te serve d’exemple pour n’y plus revenir! »

Un mari tua sa femme, et, condamné à mort, il a été exécuté samedi. Bonne aubaine pour le P. Halluin; il a vite réclamé le fils de cet homme et l’a en effet chez lui. Vraiment cet homme serait admirable, s’il pouvait aller un peu mieux avec les religieux(1). Je pense quelquefois à toutes les façons dont on peut servir Dieu. Vraiment, c’est admirable. Pour moi, je ne sens qu’une chose, le besoin de me sanctifier comme Notre-Seigneur l’entend.

Adieu, ma fille. Je suis ici en courant et je n’ai pas encore reçu un mot de vous.