DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 433

23 sep 1872 Nîmes ESCURES Comtesse

Regret de ne pas vous avoir vue – Une bonne chrétienne qui pourrait être plus fervente – Les jalons d’une université.

Informations générales
  • DR09_433
  • 4694
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 433
  • Orig.ms. ACR, AN 109; D'A., T.D.38, n.109, pp.245-246.
Informations détaillées
  • 1 CHRETIEN
    1 COMMUNION FREQUENTE
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 EFFORT
    1 ENERGIE
    1 EXERCICES RELIGIEUX
    1 PERFECTION
    1 PIETE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 SAINTETE
    1 SOLITUDE
    1 TRISTESSE
    1 UNIVERSITE SAINT AUGUSTIN
    1 VIEILLESSE
    1 VOIE UNITIVE
    3 PARIS
  • A MADAME LA COMTESSE D'ESCURES
  • ESCURES Comtesse
  • Nîmes, le 23 septembre 1872.
  • 23 sep 1872
  • Nîmes
  • *Madame la c[om]tesse d'Escures*
    *Le Gué-Robert, par Tigy*
    *Loiret.*
La lettre

Ma bien chère fille,

L’espoir de vous voir à Paris m’a fait vous écrire bien brièvement, mais puisque je n’ai plus que la chance très incertaine de vous revoir avant l’hiver prochain, je veux vous dire d’abord mon regret de ne vous avoir pas eue quelques jours à Paris, et mon bien vif désir de vous voir profiter de votre vie de solitude(1) pour devenir une très grande sainte. Vous me dites que vous commencez à sentir le poids de l’âge; raison de plus pour travailler avec une nouvelle énergie pour le ciel.

Il me paraît que vos exercices sont assez bien réglés. Vous ne me dites pas si vous communiez souvent et si, dans vos communions, vous faites de vos relations avec Notre-Seigneur un point de départ pour avancer sans cesse. Dans tout ce que vous m’écrivez, je crois voir une chrétienne bonne, mais qui pourrait être bien plus fervente. C’est cette ferveur que je voudrais ranimer chez vous, et il me semble que la chose est facile si vous le souhaitez, à la condition que vous ferez de constants efforts. Après tout, que demande de vous Notre-Seigneur? Rien de bien extraordinaire, mais une offrande perpétuelle de toutes vos dispositions, de tous vos sentiments et de vos actions, auxquelles je ne crois pas qu’il y ait grand’chose à changer. C’est donc un travail d’amélioration plutôt qu’un travail de conversion qu’il faut, je crois, demander de vous. Seulement, peut-être, étant donné la nature de ma chère fille, peut-être est-il plus difficile d’obtenir le passage du bien au parfait, qu’il ne l’eût été d’obtenir le passage du mal au bien.

Adieu, ma chère enfant. Priez pour moi. Je vais, sous prétexte d’une oeuvre de jeunes gens, poser les jalons d’une université qui ne sortira de terre que dans quelques années. Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mme d'Escures est veuve depuis 1868.