DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 434

25 sep 1872 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Décentralisation parisienne et pouvoir des évêques pour le haut enseignement – Notre retraite – Le P. Picard – Tracasseries de l’Association générale – Varia.

Informations générales
  • DR09_434
  • 4695
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 434
  • Orig.ms. ACR, AG 322; D'A., T.D. 27, n.317, pp.261-262.
Informations détaillées
  • 1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CONGRES DE L'ENSEIGNEMENT LIBRE
    1 CONTRARIETES
    1 DISCOURS DE DISTRIBUTION DES PRIX
    1 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
    1 ESPRIT RELIGIEUX
    1 EVEQUE
    1 GOUVERNEMENT DES RELIGIEUX
    1 JURIDICTION EPISCOPALE
    1 LIBERTE DE L'ENSEIGNEMENT
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 PUBLICATIONS
    1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    1 TRISTESSE
    1 ULTRAMONTANISME
    2 BAILLY, BERNARD
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BOULAY, JEAN-NICOLAS
    2 CORNUDET, LEON
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 GALLOIS, AUGUSTIN
    2 PICARD, AUGUSTE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 PARIS
    3 SAINT-GERVASY
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 25 sept[embre] 1872.
  • 25 sep 1872
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

Quelle déception! Vous m’annoncez une lettre monstre, et j’en reçois une qui n’a que 4 pages. O tempora, o mores! Et comme il faut être prêt à tout, surtout de ne pas recevoir des lettres monstres!

Savez-vous ce que je vois de plus clair dans le Congrès? C’est l’affirmation de la décentralisation parisienne, et l’affirmation du pouvoir des évêques par le haut enseignement. Si quelques évêques ultramontains voient la chose à ce point de vue, ils vont être investis d’un pouvoir immense. Je vais tâcher de faire ressortir ce fait, autant que possible, dans un futur article du numéro de novembre. Quant au discours de l’évêque de Nîmes, j’en aurai un certain nombre d’exemplaires; il n’est arrivé que samedi dernier. C’était trop tard pour vous l’envoyer(1).

Notre retraite me semble avoir fait assez de bien. Nous étions 26 ou 27, en comptant M. l’abbé Boulay, qui est peut-être mieux que s’il était religieux, en ce sens qu’il mène la vie d’un novice et qu’il nous rend des services qu’un moine ne peut pas rendre. Le P. Picard est invisible ces jours-ci, il est chez son père; il est à Saint-Gervasy. Il est partout, excepté ici, mais j’en suis bien aise. Seulement, j’ai peur qu’on ne le fasse trop parler. Il me semble que Dieu veut bénir notre oeuvre. L’esprit me paraît bon, et le P. Alexis gouverne, ce me semble, assez bien les jeunes religieux.

Envoyez-nous beaucoup, beaucoup de détails, et surtout des lettres monstres. Vous faites à merveille d’aller en avant, en face des tracasseries de l’Association générale(2). Parlons dans la Revue comme si nous existions seuls. On s’exclamera; nous répondrons: « Quoi? » et nous irons tout de même.

L’idée d’avoir un bureau dans le voisinage de chez nous est aussi une merveille. Dieu veut qu’elle se réalise. Quant au remplaçant de Fr. Augustin(3), ça ne va pas tout seul, mais cela peut aller. Prions bien, et Dieu bénira le tout.

Adieu. Bien tendrement vôtre et à Bernard.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Pour la *R.E.C.* où il paraîtra en novembre (v. *Lettre* 4684, n.3).
2. A propos de la publication des actes du congrès ou d'autres questions, comme du texte de l'adresse au pape, rédigé lors de sa première réunion par le *Bureau de renseignements*. Voici ce que le P. Bailly écrit au P. Picard à ce sujet, le 19 septembre : "M. Cornudet a demandé de changer le passage de l'adresse où vous dites que vous ne demandez la liberté que pour les pasteurs auxquels il a été dit *Euntes* etc. Cela déclare trop nettement, dit-il, que nous ne demandons pas la liberté pour les autres et ne parle pas des *droits imprescriptibles* des pères de famille. J'ai répondu que la liberté pour tous était condamnée par le Syllabus et dès lors ne pouvait pas figurer dans l'adresse - que les droits imprescriptibles des pères de famille d'enfants baptisés étaient subordonnés à ceux de l'Eglise. De là une phrase, consentie par tous, qui dit un mot des droits des pères de famille en plaçant *avant tout* [devant] "au nom des droits de ceux qui ont reçu le *Euntes*" et une phrase qui déclare demander la liberté pour les pasteurs sans indiquer qu'on ne la demande pas pour tous. Elle est orthodoxe." Texte de l'adresse ainsi amendée dans la *R.E.C.*, t. 4, pp. 289-290.
3. Le ms a bien *Fr.* mais dans la lettre du P. Bailly du 22 septembre, à laquelle répond ici le P. d'Alzon, c'est du *Père* Augustin Gallois qu'il est question.