DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 438

4 oct 1872 Nîmes LE_PLAY Frédéric

Sous les principes de la famille, de la société et même les commandements de Dieu, chercher l’action de Dieu-même – Principes éternels et applications humaines – Ardente sympathie pour vos travaux.

Informations générales
  • DR09_438
  • 4699
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 438
  • Orig.ms. ACR, AO 68; D'A., T.D.39, n.1, pp.304-305.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMMANDEMENTS DE DIEU
    1 DOGME
    1 ETRE HUMAIN
    1 IDEES DU MONDE
    1 OEUVRES DE JEUNES
    1 OEUVRES DIVERSES
    1 PECHE ORIGINEL
    1 PEUPLES DU MONDE
    1 PREMIERS PRINCIPES
    1 PRINCIPES SOCIAUX DE L'EGLISE
    1 PROVIDENCE
    1 PUBLICATIONS
    1 SOCIETE
    1 SOUSCRIPTION
    1 SYMPATHIE
    1 TITRES DE JESUS-CHRIST
    2 BUTENVAL, CHARLES-ADRIEN HIS DE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LEPLAY, ALBERT
    2 MERMILLOD, GASPARD
    2 PIE IX
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 NIMES, MONT-DUPLAN
    3 PARIS, FAUBOURG-SAINT-HONORE
  • A MONSIEUR FREDERIC LE PLAY
  • LE_PLAY Frédéric
  • Nîmes, le 4 octobre 1872.
  • 4 oct 1872
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Monsieur,

Je suis si profondément convaincu de ce que vous dites qu’après avoir assuré le succès du collège que j’ai fondé à Nîmes, je m’en retire, ces jours-ci, pour aller m’établir au milieu d’une association d’une centaine de jeunes gens, à qui je voudrais communiquer les vrais principes(1). Peut-être chercherais-je à creuser un peu plus profondément que vous, c’est-à-dire, que sous les principes de la famille, de la société et même des commandements de Dieu, je chercherais l’action de Dieu même. Déjà M. de Butenval(2) affirme le péché originel, ce fait qui jette de si lugubres et de si fécondes clartés sur la nature humaine et sur J.-C., son réparateur. Il ne faut point oublier une parole de Pie IX à Mgr Mermillod: « L’Eglise pose les principes, elle en laisse les applications aux hommes« . Trop souvent on a confondu les principes éternels avec les applications humaines, et, dès lors, nécessairement infirmes. Quand une société a usé ses applications soit par la vétusté, soit par de fatales déviations des principes, il faut remonter à la vraie source pour retrouver l’élément divin qui fait la vie des peuples.

Pour moi, je me permets de trouver votre oeuvre admirable, non qu’elle soit complète à mes yeux, mais parce qu’elle me semble une préparation providentielle à quelque chose de meilleur. Vous n’indiquez pas dans votre brochure le bureau où l’on peut s’associer à votre oeuvre, mais probablement vous le ferez connaître dans une prochaine publication. Veuillez, en attendant, me mettre au nombre de vos souscripteurs et recevoir, avec l’expression de ma plus ardente sympathie pour vos travaux, l’hommage de mes plus respectueux sentiments.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Le P. Laurent, qui est ici, vous offre ses meilleurs souvenirs et se joint à moi pour dire mille choses aimables à Albert(3).1. L'Oeuvre de la jeunesse du mont Duplan. - Le 29 septembre Frédéric Le Play avait écrit : "Les désastres de 1871 sont la conséquence directe d'erreurs sans exemple qui nous divisent en une foule de camps ennemis. Les ignorants et les méchants professent que ces erreurs sont fondées sur la science. Pour produire l'union il faut démontrer que cette science est fausse et ramener par la vraie science les hommes à la vérité." Et c'est ce qu'il se proposait de faire.
2. Charles-Adrien His de Butenval (1809-1883), diplomate et économiste, ami de Le Play.
3. Un P.S. de Fr. Le Play disait le souvenir reconnaissant que son fils avait gardé de l'Assomption où il était entré le jour même de sa fondation. La correspondance du P. Laurent, qui fut le directeur de cette Assomption parisienne, contient plusieurs allusions à Albert Le Play, inscrit dès le 8 octobre 1851 au collège qui s'ouvrait alors au Faubourg Saint-Honoré et se transporterait deux ans plus tard à Clichy.