DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 443

18 oct 1872 Lavagnac CHABERT Louise

Comme une seconde éducation – Confiance – L’union à N.-S. – Votre santé de papier mâché.

Informations générales
  • DR09_443
  • 4705
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 443
  • Cop.ms. de la destinataire ACR, AM 339; D'A., T.D.38, n.36, p.52.
Informations détaillées
  • 1 CONTRARIETES
    1 EDUCATION RELIGIEUSE
    1 ESPERANCE
    1 IMAGINATION
    1 ORAISON
    1 PENITENCES
    1 PRATIQUE DE L'OBEISSANCE
    1 RECONNAISSANCE
    1 SAINTETE
    1 SANTE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VOIE UNITIVE
    2 THERESE, SAINTE
    3 VIGAN, LE
  • A MADEMOISELLE LOUISE CHABERT
  • CHABERT Louise
  • Lavagnac, le 18 octobre 1872.
  • 18 oct 1872
  • Lavagnac
La lettre

Vous n’êtes plus aussi sotte, m’assurez-vous, ma chère enfant. C’est déjà beaucoup, et je vous en fais mon bien vrai compliment. Vous êtes dans une situation tout exceptionnelle, et c’est pour cela qu’il vous faut me permettre de vous donner comme une seconde éducation, laquelle ne se terminera bien qu’entre 30 et 35 ans. Les hauts et les bas que vous traversez et que vous traverserez encore ne sont rien pour moi, pourvu que vous soyez toujours une fille parfaitement confiante. Quant aux tristesses de votre imagination, ne vous en préoccupez pas trop. Ce sont des brouillards qui, par moments, obscurcissent votre horizon; mais, croyez-le, le soleil reviendra vite, pourvu que vous souffliez dessus tous ces petits flocons qui vont et qui viennent devant vos yeux.

La question capitale est de savoir à quel degré de sainteté vous voulez parvenir et dans quelle proportion vous voulez être une fille de prière et d’oraison. Si vous me consultez, vous ne mettrez pas de limites à cette vie intime avec Notre-Seigneur. Sainte Thérèse dit bien que, pour y parvenir, il faut beaucoup de pénitences. Mais si Dieu vous fait trouver cette pénitence dans votre santé de papier mâché, vous n’avez pas à vous préoccuper de ce qu’il faudra y ajouter, excepté comme pratiques d’humiliation et actes d’obéissance.

Je pars demain pour Le Vigan, ou je ne serai pas longtemps. Adieu, ma bien chère enfant. Au revoir dans quelques jours. Merci de vos travaux, et bien particulièrement vôtre.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum