DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 455

12 dec 1872 Nîmes PICARD François aa

Une espèce de Tiers-Ordre pour les jeunes – Les prêtres viennent me voir – L’apostolat des instituteurs – Varia.

Informations générales
  • DR09_455
  • 4718
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 455
  • Orig.ms. ACR, AF 24; D'A., T.D.26, n.414, p.18.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT
    1 AUMONIER
    1 CARACTERE
    1 CHRETIEN
    1 CLERGE NIMOIS
    1 CONTRARIETES
    1 CREANCES A PAYER
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 ENFANTS
    1 ENSEIGNEMENT
    1 ESPERANCE
    1 EXERCICES RELIGIEUX
    1 FORMATION DES JEUNES AUX VERTUS
    1 HUMILITE
    1 INSTITUTEURS
    1 MAITRES
    1 OEUVRES DE JEUNES
    1 PATRONAGES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 RECONNAISSANCE
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 TIERS-ORDRE MASCULIN
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VERTUS DE L'APOTRE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIEILLESSE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 ANBAR, MADEMOISELLE
    2 BLANC, JOSEPH-MARIE
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ALES
    3 MONTMAU
    3 NIMES, EGLISE SAINT-FRANCOIS DE SALES
    3 NIMES, EGLISE SAINT-PAUL
    3 PARIS
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 12 décembre 1872.
  • 12 dec 1872
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
  • *Le Père Picard.*
La lettre

Cher ami,

Je vous remercie des détails que vous me donnez sur Paris. Ici, les rouges ont l’air fort matés(1). Dieu veuille que cela dure!

Nous aurons à la suite de la retraite prêchée à l’oeuvre de la jeunesse quelques jeunes vocations. Je vais établir le Tiers-Ordre ou une espèce de Tiers-Ordre parmi les plus jeunes. Ce sont les plus pliables, et, par là, je les surveillerai petit à petit. Les vieux s’en iront, les jeunes arriveront, et peut-être par là leur ferons-nous du bien et les déciderons-nous à se donner à Dieu. J’ai bon espoir de notre petite propagande. Il me manque ici deux ou trois pièces pour arriver à mon but. Ah! si je pouvais vendre Montmau!

Les prêtres viennent me voir. J’ai été interrompu dans ma lettre à la supérieure par la visite de l’aumônier de l’Ecole normale des garçons, à qui j’ai tâché de prouver que chaque instituteur qu’il rendait chrétien, instruit et pratiquant est un apôtre, dont le travail réagira sur des centaines d’enfants. Cette action cachée, je l’exerce ici assez constamment, et peut-être par là ferai-je assez de bien, à présent que les grandes prédications me fatiguent.

On va vous envoyer 200 francs que Mlle Anbar demande; mais sous peu nous demanderons 600 francs, pour former un patronage entre Saint-Paul et Saint-François de Sales. C’est absolument indispensable. Adieu, cher ami. Prions beaucoup. Vos petits ennuis sont une bonne chose, très bonne même, si nous les prenons pour nous humilier. Quant au P. Hippolyte, je vois un très grand avantage au bruit qui s’est répandu(2). Puis, je crois qu’il n’est pas temps qu’il aille à Alais. Le P. Blanc est aux anges de se trouver au milieu de l’oeuvre de la jeunesse. Il a un délicieux caractère, je le garderai; je vous enverrai vers le jour de l’an le Père Germer.

Adieu. J’ai envie de mettre en tête du n° de janvier mes voeux aux abonnés(3).

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La province, estimait le P. Picard, est bien plus exposée que Paris où l'on ne bougera pas, les forces de l'ordre étant en bonnes mains (6 décembre). Trois semaines plus tôt Mère Marie-Eugénie peignait un tableau plus inquiétant : "... les patrons d'ouvriers disent qu'on n'en peut rien obtenir comme travail et qu'ils ont tous l'idée de forcer les riches à partager et de vivre sans travail. Le danger donc c'est la guerre des pauvres contre les riches. [...] Peut-être Dieu fera-t-il sortir de là pour notre salut, la vue claire du besoin d'une société chrétienne" (14 novembre).
2. "Le P. Hippolyte m'écrit que le bruit de son départ se répand au Vigan... Vos projets divulgués doivent en effet lui créer une position fausse et peuvent vous causer des ennuis" (6 décembre).
3. Ce qui fut fait (*R.E.C.*, t.4, pp. 241-245).